Quête de Kyeral et Mistraella

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Tandis que Mistraella émergeait enfin de son profond sommeil aux côtés de Kyeral, tous deux face à un homme prêt à en découdre ; quelque chose se produisit. Une nouvelle lumière les happa et, tandis qu'une nausée subite leur tournait la tête, ils rouvrirent les yeux, perdus au milieu d'une vaste forêt.
Des oiseaux pépiaient gentiment, quelques rayons de lumière trouaient les vertes feuilles.
Le félin et la renarde se regardèrent, abasourdis. Que s'était-il donc passé?...

Le lapin gisait à présent, la nuque cassée sur le sol. Il avait senti le danger à l'approche de Kyeral mais n'avait pas fui assez rapidement.
Au moins ils avaient de quoi dîner.

Les oreilles du Yokkaï et de la Laguz pivotèrent ensuite. Les animaux commençaient à se taire c'était étrange tout de même. Certes tous les deux étaient des prédateurs mais n'étaient pas si horribles.

La jeune laguz était intriguée face au yokkai qui restait silencieux, ne répondant point... Avait-elle vu juste ? Était-il blessé ? Tout cela commença à l'inquiéter mais son inquiétude prit fin quand elle vit le jeune félin se retourner sur lui-même et bondir à une telle rapidité époustouflante à en couper le souffle qu'elle en resta sans voix et muette d'admiration ainsi que de soulagement.

Pendant ce court instant où le jeune yokkai avait disparu dans la végétation de la forêt, la demoiselle renarde regardait autour d'elle, écoutant le bruit du vent jouer dans les feuilles des arbres et laissant ce dernier faire flotter ses cheveux dans une douce brise légère.

Ensuite elle entendit un petit bruit de pas qui revint vers elle, c'était le jeune Kyeral qui était de retour avec un lapin entre les mains, souriant fièrement comme un enfant qui avait réussi une bonne chose et cela eut le don d'arracher en toute discrétion un sourire attendri à la jeune tsigane.

- Je pourrais pas aller mieux ! C'est comme à la maison, et en plus on est tombés sur le dîner. Il devait être là quand on est apparu et il a hésité à fuir. Je l'ai flairé mais il a dû s'en apercevoir. Et toi, ça va ? Pas trop secouée ?

À l'entente de ces mots, Mistraella esquissa un doux sourire et hocha la tête pour dire qu'elle allait bien avant de répondre :

- « Je suis ravie que tu ailles bien, je m'étais fait une petite frayeur du contraire tout à l'heure mais me voilà à présent plus que rassurée de te voir en pleine forme. Et bravo pour ton coup de maître en matière de chasse pour le dîner, c'était impressionnant ! Et... Moi, ça va pour ma part, je ne suis pas trop secouée après ce genre de voyage, j'en ai eu l'habitude enfant... »

Termine t-elle en regardant mélancoliquement un court instant sur les côtés, songeant à une partie de son passé et ses souvenirs puis elle vit quelques animaux tapis dans l'ombre les observer, effrayés de voir qu'ils avaient un des leurs pour leur dîner, se demandant qui serait le prochain d'eux sur la liste ? La laguz ferma les yeux quelques secondes afin de méditer en silence une prière en guise de pardon auprès des hôtes de la forêt pour le sacrifice d'un des leurs.

Ensuite, la jeune renarde redressa la tête en direction du jeune homme, les yeux ouverts de nouveau et tout sourire, la mélancolie disparue et envolée comme si de rien n'était.

- « Bon alors... On se le fait ce dîner ? Et ensuite que ferons-nous ? » demanda t-elle en penchant sa tête sur le côté en souriant, attendant impatiemment et gaiement la suite de cette nouvelle aventure.

Tandis que la Laguz et le Yokkai allaient dîner, les lapins alentour déguerpirent, ainsi que les chouettes, les biches, les mulots... Ils étaient désormais seuls dans cette immense forêt. Du moins c'était la première impression qui leur semblait, mais après réflexion, il se pouvait que quelque chose de mauvais rôdait non loin...

Tout se passa très vite. Alors que Kyeral trouvait ce silence anormal et se demandait même si l'origine était d'une tout autre nature, un sifflement fila près de son oreille et il dut sa survie à... En fait c'était furtif et rapide. Une silhouette rousse, oui un pelage roux il en était sûr.
Une bagarre étonnamment silencieuse se déroulait non loin d'eux.
Quelqu'un avait sauvé Mistraella et Kyeral et semblait être aux prises de leur agresseur. Ce trait sifflant... Une arbalète bien sûr...

La jeune laguz avait observé discrètement son camarade félin au moment où elle l'avait complimenté et la réaction qu'eut le yokkai à ce moment-là lui arracha un sourire, attendrie par sa façon de se comporter, touchant comme un enfant... Elle trouvait cela tout bonnement adorable, peut-être était-ce bête de sa part ? Possible, mais c'était sa façon de voir les choses, avec innocence et pureté, comme un renardeau...

Ensuite vint le moment de la préparation du repas. Il fallait du bois pour faire cuire la viande et Kyeral décida de s'en charger tandis que Mistraella avait trouvé quelques baies comestibles pour enrichir leur dîner, ce qui était une bonne chose, car ils se devaient tout deux de reprendre des forces après cette dure journée sans parler du restant à venir...

Soudain le jeune félin fit part d'une chose qui le troubla :

- C'est juste moi où... cette forêt est vraiment silencieuse ?...

La demoiselle renarde acquiesça d'un hochement de tête sur ce fait tout en suivant « Elle l'est en effet ! Inhabituellement silencieuse... Cela effraie les animaux des alentours, je le sens... Ils n'ont pas pris la fuite seulement à cause de nous, mais autre chose les a effrayé et j'ignore qu'est-ce que cela peut être... » termina t-elle de dire en fermant les yeux en écoutant le vent qui était le seul à mettre un tant soit peu de vie autour d'eux pour leur plus grande inquiétude malgré lui.

Mais cela fut d'une courte durée car en moins de temps qu'il le faut, les choses changèrent du tout au tout ! Un étrange bruit de sifflement... Une silhouette... Un geste rapide... Tout se passa si vite qu'il était impossible de bien saisir ce qui se passa mais une chose était sûre : Quelque chose se tramait dans les parages et quelqu'un venait de sauver nos deux jeunes amis !

Notre petite voyageuse était au sol tout comme le jeune félin, avec une autre personne... La première chose qu'elle vit en ouvrant les yeux, était une flèche dans un tronc d'arbre et la seconde en changeant d'angle d'horizon était un parfait inconnu, au pelage roux et qui semblait ne pas être si différent d'eux pour tout dire... Mais qui était-il ? Et qu'est-ce qui se passait ? Que de questions qui se percutaient dans la tête de la laguz et cette ambiance pesante qui n'était guère agréable...

Qu'allait-il se passer à présent ?

La silhouette sombre tenait un poignard sous la gorge de Kazuo. Fichtre, il avait le don pour se fourrer dans des situations abracadabrantes! Il planta ses griffes dans les avants-bras de cuir du chasseur qui lâcha un râle en le lâchant.
La queue rousse et blanche ondula tandis qu'il s'écartait pour élaborer une stratégie en vitesse.


Velver rangea son poignard et se munit de son arbalète non sans ressentir une vive douleur dans ses avants-bras. Il oubliait parfois que ses ennemis avaient de la ressource à cause d'un trop plein d'orgueil. Ses longs cheveux avaient la couleur du terreau et ses traits étaient taillés à la serpe. Un visage anguleux et des lèvres pincées qui ne devaient pas rire souvent.

Il aurait pu menacer ses proies mais ce n'était pas dans sa nature, il préférait les tuer silencieusement. Et les animaux sentaient combien il était dangereux.

Il posa ses yeux d'un vert sauvage sur le Yokkai et sa compagne, puis son attention se focalisa de nouveau sur Kazuo. Il avait des comptes à régler...

Dire que la journée avait si bien commencé... Réveillé à l'aurore par le vent soufflant dans la cime des arbres, et le chant des oiseaux, que j'insultai allègrement avant de rire. Ah, les forêts bordant les collines de Val l'Ancienne, la grande cité Fey, n'avait pas leur pareil. Des territoires sauvages, à la beauté sans pareille, où nul fou n'osait troubler la nature. Mais... cela allait me manquer. Cela faisait des jours que je travaillais, parcourant des lieux et des lieux, pour porter le courrier, rapide comme le vent et vif comme l'éclair, et j'avais eu l'envie de me reposer, de profiter du calme d'un bosquet, une soirée alors que je rentrais vers chez moi, pour pouvoir méditer, prendre du recul sur le monde...
Et à mon réveil, quelque chose me troublait. Un léger je ne sais quoi, ce genre de choses qui nous titille mais auquel on n'accorde aucun crédit. Pourtant, à force... et bien on devrait. J'avançais sur le chemin qui me ramènerait chez moi, en cette douce matinée. L'air était doux, le vent caressait mes cheveux et glissait sur mes vêtements...

Puis plus rien.
Le noir, nada. J'avais l'impression d'être suspendu dans le vide, d'avoir été happé dans le néant, quelque part dans une immensité sans fin... Je marchais sur le sentier, je fermais les yeux, et en les rouvrant, je flottais, comme perdu entre les étoiles, avant que les Dieux n'illuminent le vide des astres qui désormais l'occupaient...

Et je reparus dans la réalité, aveuglé par la lumière, trébuchant, totalement désorienté... et rentrant dans une personne. Pourtant j'étais seul, dans les bois, avant cette disparition, qui ne ressemblait qu'assez peu aux expériences que j'avais fait de téléportation. Je retrouvais mon corps tremblant, l'envie de vomir... et une sensation déroutante... mais ma vue revint alors que papillonnèrent mes yeux, et je n'eus plus vraiment le temps de me préoccuper de tout cela...
"Oh, excusez-moi, j-je suis d-désolé, je... argh !!!"
Ça avait l'air d'être un chasseur, celui que je venais de percuter, apparaissant comme par magie -et même par magie- à côté de lui, j'avais amorti ma confusion sur ledit homme. Littéralement. Son air agressif, ses frusques de coupe-jarret, couteau de chasse et arbalète... puis un grognement peu satisfait, qui n'envisageait rien de bon. Il n'avait pas l'air des plus ravi d'avoir accueilli le postérieur d'un Hikari, ni l'envie de faire comme si ce regrettable incident n'avait pas eu lieu.

"Aïe..." grommelais-je.
A nouveau je venais de rentrer dans quelqu'un. Heureusement d'ailleurs, car le sifflement d'un carreau me passa au-dessus la tête. Je n'eus qu'à peine le temps de me retourner que le sinistre individu se jetait sur moi, tentant de m'égorger telle une proie entre sous sa lame de braconnier... mais il ne prit pas en compte mes ongles longs, durs et tranchants, héritage Fey dû à mes origines animales, renardes...
Il daigna s'éloigner de moi, et je me relevai vivement, faisant face à mon adversaire, ma queue battant furieusement l'air, décidé à prendre l'avantage face à ce vil gougnafier ! Brandissant mes fines phalanges comme les armes qu'elles étaient, mon regard doré était braqué sur lui, avant que je ne décide d'un élégant mouvement de déchaîner sur ce malandrin les flammes dévorantes que maîtrisait mon sang !...
... sauf que... ce ne fut pas les langues de feu escomptées qui se matérialisèrent pour venir châtier mon agresseur, non... mais d'inutiles et inoffensives flammèches...
"Euh... vous savez, on peut toujours discuter... trouver un arrangement... ce genre de choses..." Bredouillais-je, sentant que la situation puait autant qu'une cervelle de bouc à l'Azuréenne...

Une veine saillit à la tempe de Velver. Il ouvrit enfin la bouche ce qui lui demanda un effort supplémentaire.

- Les Hikaris n'habitent plus ce monde... Mais vous avez le même sang que ces Yokkais de malheur... Pourquoi vous épargnerais-je?... - puis il focalisa son attention sur le jeune chat qui avait le pelage hérissé - Ce genre de Yokkais là... Et vous Mademoiselle, vous êtes une Laguz. Je ne chasse pas les Laguzs. Écartez-vous s'il vous plaît.

La jeune laguz n'avait pas tout à fait compris toute la scène qui se déroula devant ses yeux... Une ambiance à la fois burlesque grâce au nouvel individu qui avait fait son entrée en scène depuis peu et d'autre part une atmosphère glacialement dangereuse due au chasseur... Cela offrait un bien étrange spectacle à nos deux amis.

Quand le chasseur s'adressa à la demoiselle renarde, cette dernière l'écouta calmement puis quand il eut fini, elle se redressa et osa lui adresser ces quelques mots :

- "Monsieur... Je m' excuse si je vous paraîs arrogante de vous adresser la parole, mais j'aimerais vous demander si cela ne vous importune pas bien évidemment la raison pour laquelle vous suivez cet... Individu ?"

Termina t-elle de dire en regardant le nouvel arrivant pour lequel elle douta sur la fin en devant le nommer. Elle ne savait pas comment l'exprimer car elle ignorait à quelle espèce il appartenait malgré qu'il lui ressemblait plus ou moins à cause de sa parenté au renard mais ils n'étaient pas de la même race... Puis tout ce que le chasseur put dire au sujet de cet inconnu l'intrigua tout comme au sujet de son ami yokkai... Que voulait-il ? Qui était-il ? Et qu'est-ce qu'ils savaient exactement à leurs sujets ?

Le chasseur haussa un sourcil circonspect. Voilà que la renarde lui parlait et elle attendait une réponse de sa part. Mais il avait déjà donné son quotas de mots alors il creusa son découvert de vocabulaire en disant simplement :

- C'est un voleur, pas un coursier...

Puis il braqua son arbalète en visant le front de l'élégant renard. D'où qu'il puisse venir, il dégageait une certaine sérénité. Visiblement il disposait d'aptitudes intéressantes. La célérité mais surtout une éloquence qui faisait tout son charme.

Je fus enchanté de voir que l'on prenait ma défense, surtout venant d'une aussi sublime créature, qui n'était pas sans m'évoquer une appartenance à la même race que la mienne, celle des Fey Kitsune ; mais quelque chose me disait étrangement que non. Laguz était son nom ? Il savait que j'étais de la famille Hikari, et me comparait à un Yokkai. Je n'avais aucune idée de qui ils étaient, ni quels étaient ces gens, où cet incroyable merdier dans lequel je venais de me fourrer, guidé par une improbable malchance, subissant les caprices de Fortuna, la déesse de la chance.
La charmante rouquine souleva un point des plus intéressants, en demandant explication quand à pourquoi je me faisais flécher à vue, ce qui n'était pas arrivé depuis mon périple quelques années plus tôt dans les Gorges de Laa'rinks, qui voyaient les Feys d'un mauvais œil. Un très, très, mauvais œil... Mais voilà que je me vois accusé d'être un voleur, ce qui était une chose relativement légitime, étant apparu sans cri égard de nulle part, tel une ombre furtivement jouant du tambour en chantant à tue-tête des chansons grivoises -non pas que j'en connaisse, mais vous voyez l'idée- avant de déguerpir, totalement pris au dépourvu par l'agressivité de l'individu.
A noter que me tirer des carreaux aux miches n'arrange en rien la peu flatteuse première impression que j'ai pu avoir de cet apparent chasseur...

Et puis ma propre dégaine n'aidait nullement, engoncé que j'étais dans ma longue veste d'un marron sombre, qui n'était là qu'en coupe-vent et dans ce souci de ressembler à tout le monde que prennent les voyageurs, pour poursuivre leur périple, sans parler de mon sac, besace portée en bandoulière et assez pauvrement remplie compte tenu de sa taille, n'y emportant que quelques effets personnels, un peu de nourriture, et rien de plus. Mes bottes silencieuses, en cuir et confortables, sans parler de l'absence d'armes cliquetantes, et sans oublier mon assurance et de ma vive verve, comment ne pas me prendre pour un filou, un malandrin, un vagabond ?
En effet, entre coursier et voleur, son cœur balançait, mais son dos endolori par la chute qu'il m'a amorti a dû faire pencher le plateau du tire-laine, et les carreaux eurent fusé, manquant de m'embrocher.
"Pardonnez-moi mon bon sire, mais je ne suis pas un voleur ; et m'excuse sincèrement d'avoir porté atteinte à votre dos. Je me contentais de rentrer à Val l'Ancienne quand je ne sais comment je me suis retrouvé ainsi, suspendu en l'air, à choir sans savoir ni pourquoi ni comment..."
Je ne pouvais guère faire plus que de balbutier des vagues explications, pour calmer ce furibond, même si la diplomatie risquait de ne pas porter ses fruits, le mot "diplomatie" en lui-même étant peut-être un peu trop savant pour le chasseur... mais cela me donnait le temps de réfléchir... très peu de temps...

Velver poussa un soupir, détailla son ennemi de haut en bas. Il parla longuement, chose qu'il ne réservait qu'à la Reine.

"- Vous êtes un Kitsune pur sang... Moi qui croyais que l'un de vos ancêtres avait copulé avec une autre espèce... Je me suis trompé." Puis il reporta son attention sur les deux autres.
"Toi le Yokkai, je t'emmène voir Axelius. Si tu n'opposes aucune résistance, tout se passera bien."

A ce nom, les oreilles de Mistraella frémirent. Axelius? Il avait bien dit Axelius?

La jeune laguz écouta sans broncher la réponse que lui donna le chasseur à sa question un peu osée et impertinente qu'elle avait osé poser quelques instants auparavant au sujet de tout ce spectacle burlesque qui concernait cette guéguerre entre cet homme et l'étrange individu qui semblait si proche d'eux ; d'elle, la renarde... Ainsi que de son ami félin, Kyeral.
Sa réponse semblait avoir du sens jusqu'à ce que l'élégant inconnu le contredise en explications qui semblaient aussi logiques que sincères...

Après un petit laps de temps, la situation changea du tout au tout ! Le chasseur
entama un petit discours en réflexions qui aurait pu ressembler à des excuses envers le mystérieux renard... Puis l'attention de ce dernier vint se poser sur nos deux jeunes amis, en particulier le jeune chat qui fut contraint de suivre sans discuter l'homme en face d'eux armé, qui souhaitait conduire le minet jusqu'à un certain Axelius....

Axelius ? Il a bien dit Axelius ? La jeune renarde avait-elle bien entendu ce prénom sans faute qui faisait jouer ses oreilles à l'entente de celui-ci ainsi que son cœur qui s'emballait à l'idée de cette "personne" qui fut un être cher, plus qu'un maître et un sauveur qu'elle croyait disparu ? Comment pouvait-elle savoir si c'était bien "lui" ? oserait-t-elle une nouvelle fois adresser une fois encore la parole à cet homme dont elle ignorait les véritables motivations ?

Elle hésita un bon moment en regardant le sol, se frottant le bras gauche avec sa main droite comme si elle avait froid alors qu'en fait elle hésitait tout en stressant légèrement mais il y avait aussi un peu de cela; la fraîcheur commençait à se faire ressentir.

Puis Mistraella prit son courage à deux mains, redressa la tête tout comme son regard ainsi que ses oreilles qui se tinrent bien droites sur sa tête et elle demanda sans hésitation :

- "Est-ce que vous parlez bien de Sir Axelius, le Grand Mage ?"

Termina-t-elle en se frottant de nouveau le bras discrètement, et un peu honteuse d'avoir demandé cela...

Il n'y avait pourtant pas de quoi avoir honte mais si elle s'était trompée ? Qu'est-ce que le chasseur allait penser ? Qu'est-ce que son ami et le mystérieux individu allaient penser d'elle ? Ou si au contraire, elle avait raison ?! Qu'est-ce qui allait se passer ?

De peur de on ne sait quoi, elle ferma les yeux instinctivement comme un enfant qui avait peur d'avoir dit une grosse bêtise et de se faire punir par la suite... C'était surement débile de sa part mais c'était plus fort qu'elle, une crainte inhabituelle prenait le dessus durant cette attente qui lui parut une éternité dans laquelle elle attendait plus ou moins une réponse positive ou négative à sa question.

Velver haussa un sourcil, intrigué.


"- En effet je parle bien du Grand Mage qui sert sa Majesté, la Reine Drew. Vous êtes ici dans sa forêt et les Laguzs ont un comportement étrange par ici."

Il se demanda comment cette jeune fille connaissait ce nom mais attendit qu'elle se trahisse. Et sa tactique était bonne, il voyait bien ses oreilles pivoter dans tous les sens, son regard confus et son bras qui la démangeait.

"- J'en déduis que vous connaissez Axelius..."

Une certaine déception se lut probablement sur mon visage. Bizarrement, je me rendais compte que mon corps tout entier était tendu depuis tout à l'heure, prêt à se battre, malgré la désastreuse tentative de pyromancie. Je me serais presque attendu à ce qu'il rejette mes paroles, et devoir me jeter dans la mêlée, suant sang et eau pour dompter cet adversaire peu gâté par la nature, au vu de ses traits et de la lenteur de son élocution.
Mais non. Je lui parus, après un examen semble-t-il plus poussé que "vous m'avez atterri sur le dos, vous êtes un méchant" je me révélais à ses yeux dépourvu de mauvaises intentions, me disant Kitsune pure souche. Je voyais difficilement comment ne pas l'être. Les hybrides de Fey et d'humains n'étaient pas rare, mais pas dans les contrées où vivait les Kitsune. J'étais d'ailleurs curieux de savoir d'où venait celle sur laquelle j'étais tombée, et sa lignée. Était-elle une descendante d'une branche des Hikari ? Ou bien des Peidya, voir des Istaff, mais certainement pas un de ces étranges clan de Kitsune blanc vivant dans la toundra d'Azura. Mais cette interrogation était secondaire, délié du problème que posait cet individu, les autres étrangetés ayant suivit ma chute abrupte me revinrent en mémoire.

Tout d'abord, aucun feu n'avait répondu à ma volonté. L'éther n'avait pas plié à la force de mon esprit, lié pourtant aux forces élémentaires du feu, de par mon ascendance. Alors que la troupe se remit en route, j'étais ailleurs, réfléchissant assez vite, me demandant ce qui avait merdé, car c'était bien la première fois que mes pouvoirs me faisaient défaut ; j'entrepris l'exercice fort simple constituant à allumer une flamme au bout de mon doigt, faisant naître de ma volonté les éléments nécessaires à la combustion, pour la créer. En vain. Je ne sentais pas l'éther, seulement mon mana, qui m'offrait en de telles circonstances qu'une quantité limitée de possibilités, sur un potentiel immense si j'avais encore ce lien privilégié qu'ont les Feys avec leur magie.
On peut dire que j'étais on ne peut plus inquiet.
Perdu dans mes pensées, les bras croisés et la main enserrant mon menton en me donnant une pose de réflexion, ma queue battait furieusement l'air sous l'effet de mes efforts synaptiques pour comprendre le problème. Le fil de mes pensées suivait à une vitesse folle la courbe des possibilités, quand mon oreille pivota, captant une bribe de conversation.
"...je parle bien du Grand Mage qui sert..."
J'ignorais à quoi il servait, mais l'appellation grand mage suffit à me convaincre que suivre cet illuminé et le duo de ce qui semblait être de mes semblables était une bonne idée. Pour l'instant je n'avais guère de sympathie pour eux, ne les connaissant pas ; un Neko assez craintif, ce qui ne m'étonna guère de cette race devenue très vite citadine, et cette Kitsune assez charmante je dois dire, mais je n'avais pas l'envie de me montrer frivole, bien qu'elle ait le potentiel de me donner envie de l'être. Ceci dit elle pouvait se révéler casse-pied, ou que sais-je, le physique n'est pas vraiment un fiable indicateur.
On peut trouver une personne irrésistiblement charmante, mais avec une conversation aussi plate que de l'eau. De l'eau plate hein, cela va de soi.

Je les rattrapais donc, les gratifiant de ma présence après les avoir laissé quelque peu me distancer, perdu que j'étais dans mes pensées, mais à présent j'étais plus qu'intéressé par ce dénommé Axelius. J'aurais juré qu'un grand mage aurait été un Affraraly, mais le nom n'en avait guère la consonance. A dire vrai, je ne savais même pas où j'étais... Le savoir serait dès lors un bon départ : il y a des régions que je savais à éviter et, qui sait, avec la chance que je semblais avoir...
"Excusez-moi mais j'aimerais savoir où je suis ; je ne reconnais pas les terres Feys, ni aucune forêt des terres avoisinantes... Aucun de ces arbres ne ressemble à ceux bordant l’Épine..." Il réfléchit un instant. "Non vraiment je sèche..."

"Excusez-moi mais j'aimerais savoir où je suis ; je ne reconnais pas les terres Feys, ni aucune forêt des terres avoisinantes... Aucun de ces arbres ne ressemble à ceux bordant l’Épine..." Il réfléchit un instant. "Non vraiment je sèche..."

Le chasseur s'arrêta net, interpellé par ses propos.
- Vous prétendez venir de ce monde de légende? Très amusant! Comme si cette terre existait! Le pays des Feys est un univers qui plaît aux enfants qui adorent écouter les contes de Maître Renard.

Les oreilles de Kazuo se dressèrent. Se pouvait-il qu'il ait atterri dans un monde parallèle connecté au sien?... Et ce Maître Renard? Une partie de lui avait envie de croire que l'éloge lui était adressée. Et si c'était le cas il avait accompli de hauts faits qui avaient inspiré les conteurs... A moins qu'il les accomplirait plus tard? Le temps semblait distordu en y réfléchissant... Il songea avec amusement que lire un de ces livres lui éviterait peut-être de futurs désagréments? Puis il se gratta la chevelure, migraineux, en déduisant qu'une telle action modifierait le présent de ce monde-ci et que si certains contes n'y figuraient plus...
...Graaah! Voilà qu'il réfléchissait trop et peut-être qu'il n'y avait aucun lien!...

La jeune laguz connaissait bel et bien le grand mage qui se prénommait Axelius, elle n'avait aucunement besoin de le prouver ou se justifier puisque le chasseur l'eut compris bien assez vite à sa réaction qui la trahissait sans aucun soupçon à ce sujet... Après on pouvait s'interroger sur le pourquoi du comment qu'ils se connaissaient ou sur quel type de relation ils pouvaient avoir ; étaient-ce de simples connaissances ? Des amis ? Des parents proches ? Ou même des amants ? Que de questions et suppositions qu'on pouvait trouver en cherchant le vrai du faux, mais une chose était certaine... Qu'importe la chose que quiconque pouvait s'imaginer, il serait bien loin de se douter de la pure réalité !

La petite renarde se rappellerait toujours de leur première rencontre... Jusqu'à la dernière qui fut on ne peut plus cruelle puisqu'elle croyait qu'il ne reviendrait jamais, qu'il avait disparu pour toujours... Et là elle apprend comme par miracle qu'il est toujours vivant et qu'il sert une personne importante !

Durant la traversée à travers la forêt, elle regarda autour d'elle de temps à autre, histoire de faire passer le temps durant la marche dans ce silence limite angoissant... Heureusement que le renard un peu burlesque prit la parole pour demander quelque chose sinon cela serait le calme plat. Elle ne répondait pas car elle ne savait pas quoi lui répondre, étant perdue elle-même en ces lieux en compagnie de son ami félin qui ne disait rien dans son coin, suivant à contre-cœur ce chasseur qui les conduisait à Axelius, grand mage qu'avait hâte de revoir notre chère petite tsigane voyageuse !

Mais une chose l'interpella dans les propos du séduisant roux ; les terres des Feys ! Surtout quand le chasseur rétorqua ni plus ni moins que tout cela n'était qu'un mythe, un conte pour enfant ! Mistraella se souvient avoir lu des livres de contes parlant de ces contrées, elle se remémore même les moments où elle n'était qu'une fillette renardeau qui ne savait pas bien lire et qu'Axelius justement l'aidait à lire ou lui lisait tout simplement des fois pour lui raconter des histoires... Mais d'après ses souvenirs, Axelius disait que tout cela existait... Ou alors lui disait-il cela pour la faire rêver comme tous les enfants ? Mystère...

La demoiselle renarde continuait à regarder autour d'elle pour passer le temps et voir que rien ne changeait, que tout se ressemblait à son grand désespoir. Puis elle observa discrètement dans la foulée le rouquin qui se grattait la tête tout en semblant perdu et réfléchissant à la fois, ce qui était comique comme scène et ceci la fit sourire tout en laissant échapper un petit rire d'entre ses lèvres, amusée gentiment, puis son attention se tourna sur le côté auprès de Kyeral qui semblait... Ailleurs.

Ce qui inquiéta un peu la demoiselle au sujet du jeune minet mais elle sentit tout d'un coup de l'air frais frôler sa peau blanche, ce qui la fit frissonner et frotter ses bras instinctivement en baissant la tête :


- "Brr... Quel froid !"

Elle redressa la tête, et ouvrit son sac d'où elle sortit une cape à capuche qu'elle posa immédiatement sur ses épaules afin de se couvrir et protéger du froid. Et Oui, les robes c'est bien joli mais ça tient pas chaud donc faut se couvrir ! Heureusement que Mistraella pense à tout comme elle voyage de base, ça aide beaucoup !

Une fois couverte et protégée du froid, une seule chose tourne dans sa tête : quand est-ce qu'ils vont arriver ?

- "Brr... Quel froid !"

Velver roula vers elle des yeux étonnés. Voilà que ces curieuses créatures éprouvaient le froid?... Sans doute leur côté humain...
Lui n'avait pas froid mais effectivement la nuit tombait et l'air se rafraîchissait.

Ils marchèrent un certain temps jusqu'à apercevoir des dorures qui scintillaient dans le crépuscule mourant. Un château... Un château de lumières et d'or...
Ils ne mettraient plus très longtemps pour le gagner.

Je ne pouvais que m'interroger sur l'information qui m'était donnée sur l'endroit où je me trouvais : pas chez moi. Cela me surprenait, même si les terres Feys étaient un endroit aussi sujet aux rumeurs loufoques, mais... une légende ? Un conte ? Il fallait que j'eusse atterri bien loin pour que les miens soient relégués au rang d'histoires qu'écoutaient les enfants. A moins que, comme je le suspectais, à cause de mon lien brisé avec la terre et l'éther, je n'étais plus...
Non, c'était impossible. Enfin si, possible, mais je ne voulais pas croire en cette possibilité. Mon esprit avait légèrement divagué, perdu dans mes pensées ; mes compères à fourrure n'étaient pas des Feys, j'en étais certain. Et cette histoire de Maître Renard, de contes... Peut-être un de mes lointains parents était venu dans ces contrées, amenant avec lui des légendes du temps qui suivit les Guerres du Chaos, avant qu'Yggdrasil, le maître des forêts, n'impose l'ordre dans les tribus Feys pour instaurer la paix.
A sa mort, il est devenu un arbre, qui siège au centre du Hall des Héros, à Val l'Ancienne, lien éternel dit-on, entre le monde physique, et l'éther natal des Feys.

Tout cela était embrouillé, et je ne prêtais guère attention à mes compères. Je me contentais de progresser, de les suivre, en quête de réponses. Puis je sortais de ma léthargie, alors que nous arrivions en vue d'un magnifique château, qui me rappela certains que j'ai pu voir lors de mes voyages, dans les duchés de l'Ouest, bastions humains de pierre grise, dressés et menaçants, faits pour tenir et en imposer.
Étrangement, les ducs des plaines avaient édifié des forteresse qui, en de très nombreux points, correspondaient à celles qu'avaient érigé une race de reptiliens bipèdes possédant deux paires de bras, et une tendance à s'entre-dévorer. Le plus surprenant était que ces deux types de fiefs forts similaires se trouvaient éloignés par quelques montagnes, des plaines hostiles, et un océan...
Mais ce château-ci était bien différent. Était-ce le soleil qui dans le crépuscule jouait les poètes ? C'était un bien bel édifice, qui de loin semblait conçu pour l'apparat bien plus que pour la défense, quoi que même dans ces cas il ne faut pas sous-estimer ceux qui s'y terrent. Et j'avais l'intime conviction que malgré la beauté enchanteresse des lieux qui se profilaient devant nous, il faudrait nous montrer prudents.

Je commençais à penser que je n'avais pas dû atterrir par ici pour rien, coupé de ma magie et loin de ma patrie...

La nuit tacha d'ombres les reliefs verdoyants. Velver s'avança jusqu'aux portes du château doré, les gardes en faction lui ouvrirent immédiatement. Sa place était importante à n'en pas douter. Il jeta un œil en arrière pour signifier qu'il attendait que les bestioles le suivent. Regard adressé en particulier à la renarde qui ne cessait de rouler des yeux étonnés avec un air ébahi. Elle n'avait sans doute jamais vu d'endroit si lumineux de sa vie?
L'intérieur menait à une sorte de hall où une petite fontaine glougloutait, quelques sofas disposés pour les visiteurs qui patientaient. Et il y en avait 3 qui maugréaient tandis qu'une guichetière se manucurait les ongles en délaissant ses paperasses. Ah ces fonctionnaires, il y en avait même ici...

- Suivez-moi. - ordonna le chasseur d'une démarche altière.