Sous-Sol de la Forge

Sous-Sol de la Forge.
PJ : Ademaro, Kristoff Salhazer.

Il semblerait que des ténèbres opaques abritent un mécanisme en ce lieu... Kristoff Salhazer découvre que les Yokkais ne sortent pas du cœur de la Forge mais de cette galerie sombre à l'odeur de pourriture... Mais quel est le lien avec le Nord? Cela demande expertise.

Le sous-sol de la Forge. Quel endroit charmant. Et le plus amusant dans l'histoire était que le binôme du lieu était composé d'un asocial et d'un narcissique. Salazher pour le moment ne pensait rien de bon, ni de mauvais - concernant son équipier et la situation dans laquelle ils se trouvaient - mais il se doutait que quelque chose clochait. Des Yokkais sortant de nulle part, il n'y croyait pas, il avait remarqué d'où ils venaient - du sous-sol - et pensait qu'il devait y avoir un passage. Magique ou non, il en était sûr. Pourtant, une fois au sous-sol, l'endroit était si clos et sombre qu'il était presque impossible à déterminer de quoi il s'agissait. Seul un léger éclairage pouvait leur faire découvrir à moitié l'endroit. Il y avait des outils partout et inutilisables en rapport avec la forge au-dessus. Des tables de travail. Des tonneaux...Vraiment un sous-sol du genre cave à tout y planquer.
- La question est : Magie ou Technologie?
Il voulait signifier là à son comparse qu'un mécanisme devait forcément s'y trouver et de quel nature il était. Seulement se concentrer était un peu difficile à cause de l'odeur putride qui stagnait. Il aurait aimé se trouver ailleurs à ce moment-là. Et surtout, seul. Un craquement au sol se fit entendre. Il avait sûrement marché sur un os. Celui-ci craquait très facilement pourtant il ne forçait pas. Il ramassa les sois-disants os émiettés.
- Pff...Indéterminables. Si seulement on pouvait avoir une torche....ou une lampe à huile? ...Une torche...Torche! Eh toi, aide-moi veux-tu?
Une idée avait germée. Il voulait créer un semblant de torche en utilisant les outils dans les environs. Il demanda à l'autre type "dont il ne se souvient pas du nom" de lui donner un coup de main. Si celui-ci le voulait bien...

Ademaro, un filet de bave au coin des lèvres, avait déconnecté au moment où le groupe s'était séparé pour explorer les tréfonds de la forge. Car, bien sûr, ne sachant pas lire, et comprenant à moitié tous ces mots compliqués (et beaucoup trop nombreux) que ses compagnons lançaient à une vitesse plus élevée que le maigre débit de son cerveau, il n'avait pas la moindre idée d'où il devait aller...
C'est alors qu'une petite voix lui dit :

"À droite, Ademaro. Va à droite. Suit le guerrier espagnol, la succube, et l'aberration techno-magique. Va...là est ta place... "

Le bel éphèbe se mit une royale gifle, afin de faire taire la voix qui résonnait dans son crane.

- Ah non, toi je t'écoute plus..Tous les monsieurs peluches y font dodo à cause de toi, et mon ami le petit monsieur peluche, il va pas par là! Alors moi je vais...

Il s'arrêta net, se rendant subitement compte que tous les groupes étaient déjà partis, le laissant seul avec lui-même... Seul Kristoff Salazher était encore à portée de regard...

- Hééééééééééé! Cria-t-il à son intention, Monsieur-pas-beau! Attend-moi, je viens avec toi!

Il le rattrapa promptement, en trottinant, quelque peu gêné par son pantalon encore mouillé d'urine. Arrivé à sa hauteur, il s'aperçut que son comparse commençait déjà à s'enfoncer dans les méandres du sous-sol de la Forge.

- Ça fait peuuuuuuuuuuuuuuuuur, soupira-t-il les yeux écarquillés. Et en plus, on n'y voit comme dans le cucul du cheval de tata Monique.

Le magot le fixa étrangement à cette remarque. Ademaro continua tout naturellement pour éclaircir les choses :

- Je sais, j'y ai déjà mis ma tête!

Kristoff Salazher le fixait d'un air dubitatif.

- Mais nan hein, là c'est pas le cheval de tata, c'est une grotte! C'était métapharsique!

Le mage le fixait toujours en silence.

- T'es pas très rapide, hein? Ta maman devait pas t'aimer beaucoup pour pas te donner la beauté ni un cerveau. Mais t'en fais pas, t'es mon ami! Alors je vais te protégater!

Descendant dans l'étroit couloir, Ademaro précédant la marche pour mieux "protégater" son nouvel ami, ils arrivèrent bientôt dans une large salle encore plus obscure et, surtout, close... Des tables de travail, des tonneaux, des ustensiles de forge rouillés et crasseux...rien de bien transcendant en somme, et aucun indice sur la marche à suivre, sinon ce petit faisceau solaire perçant depuis une cavité supérieure, donnant visiblement sur l'extérieur, qui leur permettait de distinguer à demi le contenu de la cave.

- Waaaaaa, reprit Ademaro. Tu crois que c'est là que les monsieurs peluches y font à manger pour leurs amis? On devrait peut-être attendre qu'ils aient fini de faire dodo là-haut, non? C'est pas très poli d'entrer sans leur permission...

Mais le mage l'ignorait totalement, bien qu'il ne sache pas exactement encore à qui il avait à faire...

- La question est : Magie ou Technologie?

Ademaro se tourna vers lui, yeux écarquillés, tempe vibrante, sa lèvre supérieure commençant à frémir tandis que l'autre lui envoyait ces deux mots compliqués en pleine figure, comme autant de coups de massue.

- Pff...Indéterminables.

Encore un mot compliqué de plus de trois syllabes! Le cerveau d'Ademaro commençait à se liquéfier doucement...s'il continuait ainsi, il finirait sans doute à couler de ses oreilles....

- Si seulement on pouvait avoir une torche....ou une lampe à huile? ...Une torche...Torche! Eh toi, aide-moi veux-tu?

Cette dernière phrase s'adressait indéniablement à lui. Pourtant, le beug qui avait fait sauter le crâne du bel éphèbe ne lui permettait plus de dire autre chose que :

- Cravate....

Le mage semblait déconcerté. Ademaro le fixa d'un air absent, et renchérit :

- Cravaaaaaaaaaaaaaate...

Un petit filet de bave s'écoulant le long de son menton.

- CRAVAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATE!!!! finit-il enfin par hurler comme un damné, en se ruant tête la première vers le mur opposé à l'entrée.

Le choc fut brutal, violent, et un "crac" sonore provenant du crâne d'Ademaro résonna dans toute la pièce...ainsi que le bruit d'une pierre tombant sur le sol. Puis d'une deuxième. Par la fente, ils pouvaient voir un long couloir se dessiner, toujours plongé dans l'obscurité.

Ademaro se releva à moitié, le visage en sang, un morceau de pierre enfoncé dans la tempe, et sourit au mage.

-Cravate...

Noir complet et odeur putride, quelle était la joie que se retrouver ici avec rien. Et en plus de ça il fallait être accompagné d'un lot de consolation qui a l'air d'un demeuré - ou qui l'est peut-être. Kristoff avait vite fait connaissance et ne voulait pas en savoir plus. Il lui avait demandé de l'aide mais n'espérait sûrement pas que celui-ci irait jusqu'à se fracasser le crâne dans le mur. Un petit éboulement survint par la suite, il fallait faire attention à ce qui tombait, de grosses pierres lourdes. Il essuya ses lunettes prises par la poussière.
- Ça c'est fait...
Il avait constaté que la fissure dans le mur créée par Ademaro en personne cachait quelque chose qui brillait. Il regarda la trogne de son binôme quelque peu en sang mais toujours vivant.
- Merde...il est pas mort.
Il ne prit même pas la peine de s'occuper de son compagnon et tourna la tête vers la chose qui semblait briller. Et si ça brillait, on pouvait constater qu'un trou au plafond avait été formé et qu'un soupçon de lumière traversait pour aller se poser dans la fissure. La lumière était bleutée au point d'imaginer que le trou donnait au dehors et qu'il faisait nuit or non. En regardant bien, la lumière n'était pas fixe, ça vibrait comme si une bougie était allumée. En tout cas, on voyait beaucoup mieux qu'avant.
- Je me demande qu'est-ce qu'il y a là...
Il passa le bras dans la fissure, assez grande pour le plonger complètement mais trop petite pour former un passage. Froid et solide, c'était du métal. Salazher sourcilla et émit un petit sourire.
- Oh, long et droit mmh....Plutôt imposant éhé...Il est remonté, faut l'abaisser. C'est un levier. Bien joué l'attardé.
Un déclic se fit entendre quand le levier s'abaissa. Mais rien n'agit derrière. Le mage enleva son bras de la fissure et se secoua les mains, les frotta et s'essuya la manche. Il regarda ensuite à travers le trou. Le trou formait une issue par laquelle ils pouvaient passer. N'étant pas épais du tout.

[HRP : Je n'avais pas indiqué le levier mais ça passe pour cette fois.]


Le crâne d'Ademaro saignait abondamment. Sans qu'il le sache, son intelligence située dans les négatifs, baissa encore. Il fallait extraire les gravats de sa plaie et la nettoyer ensuite mais il n'était pas au courant de toutes ces choses, aussi regarda-t-il Kristoff Salazher en attendant une réaction de ce dernier.

Mais le mage était trop occupé dans son inspection. La fissure provoquée par le tapage d'Ademaro avait ouvert une petite brèche dans la terre. La lumière bleue émanait d'une bougie de la même couleur.

Le mage se demanda comment un tel prodige était possible. Cette flamme n'aurait pas dû brûler dans un endroit si confiné. Sans oxygène...

Cette dernière était posée sur un petit socle en métal, orné de feuilles cuivrées. Cette décoration valait son poids à la revente c'était certain. Mais à quoi pouvait bien servir cette bougie à la lumière hypnotique?

Ademaro lui, n'en savait rien mais trouvait la couleur très jolie en tout cas. Il se disait que Monsieur le Chat partagerait son avis et se dirigea vers elle pour la prendre, le crâne en sang, une migraine foudroyante lui martelant les tempes.

Ademaro se releva tant bien que mal, trébuchant et vacillant, sa vue se brouillant tant par les gerbes de sang s'écoulant de sa plaie béante, que par le manque de fer. Pourtant, quelque chose attirait son attention...

A travers le brouillard qui embuait sa vue, le (plus si) bel éphèbe distinguait très clairement un petit point lumineux bleuté...et dieu! Que c'était jolie.

Cette seule vue parvint à lui donner la force nécessaire pour se relever...avant de s'écrouler en avant. Par chance, son compagnon de route était juste à cet endroit, et servit donc sans trop de difficulté à ralentir sa chute, ses vêtements se tachant d'une immonde boue composite de sang et de terre...

Ademaro profita de cet obstacle, et osa le défi incroyable de faire un pas en avant. Son cerveau, plus oxygéné que jamais, parvint avec une étonnante facilité à projeter sa jambe en avant...jusque dans les fesses de Kristoff, trop occupé à essayer de se redresser et de constater les dégâts pour songer une seule seconde à cette attaque surprise.

Perdant l'équilibre sous le regard hagard d'Ademaro, il fut secouru in-extremis par la main de celui-ci, guidé par une impulsion externe, l’empêchant de tomber.

" Ademaro...Ademaro..."

La petite voix dans sa tête reprenait, mais avec étrangement plus d'écho que d'habitude...

" Prends la bougie, Ademaro, elle te servira dans ta quête..."

En trop piètre état pour comprendre ou discuter, il s’exécuta : il dépassa son compagnon, et plongea sa main dans les méandres de la fissure, avant d'extraire l'objet de convoitise de son socle doré, ne gardant qu'une bougie couleur saphir aussi grosse que le point, dont la flamme bleutée ne vacillait étrangement pas (mais ça, il ne le remarqua même pas).

Au moment même ou il la sortit de son piédestal, tous deux entendirent un craquement sourd, suivit par un léger tremblement. Dans le mur opposé, une porte apparue, découvrant de nouveaux escaliers s’enfonçant dans d'obscures profondeurs...

Ezekiel était parvenu au village de Santra où les attaques de Yokkais étaient imminentes, dans le nord-est. Escorté de paladins de sa guilde, il cherchait quelle stratégie adopter pour contrer cette menace toute récente. Tandis qu'il regardait sa mappemonde pour s'éclairer sur la situation actuelle, une lumière l'enveloppa alors. C'était une couleur bleue ondulante de stries blanches. Ses compères se signèrent et s'agenouillèrent devant ce signe divin, la lumière d'Orkaïne s'était posée sur son fidèle...
Ezekiel se sentit transporté ailleurs, là où la déesse gardienne avait posé son doigt pour qu'il accomplisse sa destinée. Il entrevit une cité d'eau où de somptueuses vouivres de pierre élançaient leurs ailes écailleuses. Un monde de dragons...
Mais... alors qu'elle l'avait élu protecteur de ses descendants, le sort s'altéra.

Ezekiel sentit une torsion dans l'air, comme si un voile opaque l'embarquait ailleurs. La lumière bleue mua en rouge et il se demanda pourquoi la déesse changeait soudain d'avis sur son sort. N'était-il pas promis à un avenir glorieux, honnête et droit?...
Soudain, il ouvrit les yeux. Mais ce n'était pas sur la cité endormie... Il venait d'arriver dans un sous-sol aux odeurs humides de renfermé et... Et il y avait ce parfum de sang... Cette odeur qu'il n'aimait pas...

Près de lui se tenait un homme au crâne sanguinolent ainsi qu'un autre, qui touchait son coccis, visiblement contrarié. Tous deux lui jetèrent un regard intrigué puis se concertèrent au sujet d'une porte qui venait d'apparaître dans la cavité du mur.

Ezekiel se dit que le pauvre bougre avait besoin de soins et qu'il allait les lui prodiguer.