Forge de Libra

Erèbe regarda le cybermage avec des yeux ronds.

- Cette contrée est une île perdue au milieu de la mer. Ceux qui détiennent le pouvoir ne sont pas ici. Nous n'avons que le Maire de Libra qui est un vieil ami à moi.

Mistraella l'interrompit.

- Excusez-moi Monsieur Erèbe d'être un peu impolie mais je viens de penser que l'on ignore le nom de nos deux futurs compagnons et cela est un peu dommage d'ignorer une telle chose qui nous sera fort utile pendant notre quêtes, non?

Le vieux mage revint à lui.

- La demoiselle ici présente se nomme Merediana. Et l'homme encapuchonné... - il sembla hésiter - Je suppose qu'il s'agit du célèbre Mala Sors... - il dénoua un papier - J'ai tracé un petit plan pour vous dispatcher en trois groupes.

Il tendit la page qui les désignait tous à un endroit précis situé dans le Nord, l'Est et l'Ouest de la Forge.

Le regard de Mala se posa sur Merediana avec moult sous-entendus et elle se demanda si son corps était composé d'acier ou non. C'était un bien curieux personnage.

Puis le vieux sage leur montra un papier et elle s'approcha pour le déchiffrer. Tandis qu'elle attendait comment tous allaient s'organiser, elle remarqua :

- Le dôme bleu là-bas... Sommes-nous obligés de le traverser pour atteindre la Forge? Il m'a l'air dangereux...

Erèbe montra sa feuille à Merediana. Elle indiquait la position des membres de l'équipe au niveau de la Forge.
[voir Nord, Est et Ouest pour votre positionnement]
Il releva la remarque de la diablesse.

- Oui en effet l'énergie qui parcourt ce dôme est dévastatrice. Un seul contact vous réduirait en cendres. Un mécanisme similaire fonctionne sur le pont de l'École de Haute Sorcellerie. Ça me rappelle le bon vieux temps où ce cher Rajaion avait tenté des expériences... - il toussota, animé par ses souvenirs - Ah qui sait, peut-être que vous le rencontrerez un jour? Il a marqué l'histoire à sa manière et une partie des terres Mavoles lui appartient! Enfin bref, tout ça pour dire que lui a trouvé le mécanisme. Je vous laisse le soin de trouver le stratagème pour entrer. Ne sous-estimez pas ce sort. A vous de jouer!

Sur ces mots le vieillard repartit vers chez lui en boitillant avant de disparaître dans une lumière rouge.

A présent l'équipe devait trouver un stratagème pour pouvoir entrer sans tomber en poussière. Ensuite seulement ils pourraient se séparer pour fouiller les lieux ; récupérer les biens de Kiann, le Maire de Libra, et restituer le pouvoir du dôme en cherchant le caharsis approprié...

Le Mage noir est d'abord surpris par la réponse du vieil Erèbe, puis contrarié. Pas de pouvoir local ? Pas de chef ? Voilà qui est contrariant. Il commence à ruminer sombrement et se met à maugréer de plus bel lorsque son nom est cité.

Il a à peine un regard pour le dôme bleu si dangereux, il sera bien assez tôt de s'en préoccuper plus tard. Pour le moment, il y a ce... parchemin ? Qui peut oser ordonner au CyberMage un rôle à jouer dans cette mascarade grotesque ? Mala n'a aucune envie de s'impliquer dans cette histoire et encore moins de contribuer à... A quoi en fait ?

Les cyberoptiques se focalisent sur les signes inscrits sur la carte... A l'est ? Il note aussitôt la présence d'Inigo dans le même secteur. Mais le rictus de dégoût se change en sourire presque charmant quand il remarque la présence de l'envoûtante Merediana... Il se tourne vers elle et chuchote doucement de sa voix étrange :

"Ainsi, belle créature, il semblerait que nous ayons à faire équipe vous et moi... Vous, moi, et..." il lève un pouce en direction de l'hispanique souillé et termine avec une note de dédain fortement prononcé '"... ça... Sinon, oui, je suis Mala Sors mais vous pouvez m'appeler Maître Sors ou Seigneur Sors..."

Il sourit à la belle diablesse mais dans son champ de perception si particulier, ce qu'il voit surtout, c'est un potentiel magique et vitale presque aussi intéressant que ceux du dragon... Son sourire s'agrandit...

Sous sa forme draconnique Jyrek a une position privilégiée et ne s'en prive pas pour lire par dessus l'épaule, si tant est qu'il puisse le faire, Jyrek haussa un sourcil. Un étonnement dû à la répartition des équipes, seuls trois des quatre point cardinaux sont couverts. La répartition uniforme d'un bouclier circulaire voudrait que les quatre soient importants.

Décidément Erèbe leur cache encore des choses....

- Viens Kaeldrin, allons-y et surtout accroche-toi bien ça peut secouer. Je n'ai pas trop l'habitude d'avoir des passagers.

Jyrek se remit en position pour faciliter l'ascension de l'Eldar et patienta.

Un vent sombre et glacial soufflait sur les plaines nues, le sable frappant avec hargne les ruines alentours, s'incrustant dans la pierre antique et les parois érodées par le temps et les éléments déchaînés.
Et les cieux, furieux, se craquelaient sous les assauts de rayons d'albâtre, les colonnes de foudre éventrant le sol d'une frappe subite et brutale...
Dans ce miasme rubicond de désolation, un homme s'éleva. Le corps ensanglanté et rachitique, vêtu d'un simple pagne, à demi-édenté, leva un bourdon antique au dessus de lui. Le tonnerre le foudroya alors, sous les hurlements déchirés de l'étrange sorcier qui, ses yeux luisant d'une puissance inouïe, canalisa les forces déchaînées dans l'orbe ambrée sertissant son bâton.
Il se tourna vers Kaeldrin, ses pupilles entièrement blanches semblant transcender le temps et l'espace, et lui parla d'une voix d'outre-tombe...
Mais les éléments déchaînés masquaient sa voix, et il ne put entendre que...

Kaeldrin ouvrit les yeux, tandis que sa main encore humaine posée sur l'arche commençait à prendre feu. Après un hoquet de stupeur, il invoqua discrètement un sort de gel, et souffla pour éteindre les flammes... Par chance, sa robe était ignifugé et le feu n'avait pas atteint sa main. Il la regarda un moment, comme entre deux mondes, avant de se retourner vers ses...compagnons, son regard emprunt d'une once de lucidité se figeant sur Erèbe.

- Esdenel et Osarah... murmura-t-il. Voila qui est intéressant...

L'Eldar se retourna alors et réalisa pour la première fois qu'il ne se souvenait pas du tout de tout ce qui venait de se dérouler... Il se remémora avoir pestiféré contre Jyrek...puis plus rien. Quelle puissance avait pu se jouer de lui de la sorte? Le manipuler pour diriger ses pas, apposer sa paume contre l'arche, lui donner cette vision du passé...
Il réalisa alors que deux nouveaux personnages étaient entrés en scène... sans compter sur la démonstration de virilité du semi-dragon. Il avança, s'appuyant sur son bourdon afin de ne pas fléchir, et vint se positionner près de la succube et de la...chose, qu'il dévisagea avec dégoût.

- Tu pues la technologie...et pourtant je sens en toi la puissance des arcanes antiques. Qu'es-tu, réellement, aberration? Le fruit d'une expérience plus que douteuse menée par l'Arcanum? Qu'importe! Aucun manipulateur de technique, ni aucun laquais de l'Arcanum n'a sa place ici!

Il toussa en crachant une gerbe de sang...

- Et toi... son ton s'adoucit alors qu'il dévisageait Merediania. Oui... il inspira profondément, avant de soupirer avec jubilation. Je sens les feux des infernaux nourrir le sang noir de tes veines...Une démone! Une succube dans tout ce qu'elle a de plus sombre et sadique...voilà qui promet une escapade des plus...intéressantes.

- Viens Kaeldrin, allons-y et surtout accroche-toi bien ça peut secouer. Je n'ai pas trop l'habitude d'avoir des passagers.

Il se tourna alors vers Jyrek, et leva un sourcil circonspect en le voyant se dandiner dans une position des plus...

" Mais pourquoi diantre lève-t-il les fesses...?" songea-t-il. Il secoua la tête pour s'ôter certaines images qui vinrent alors à lui, le dégoûtant légèrement.

- Es-tu fou, dragon? Les tiens ne sont-ils pas réputés pour leur sagacité? Je t'ai vu à l'œuvre : tu absorbes la magie...et ce dôme en est uniquement constitué. Alors si tu veux le briser définitivement, je t'en prie! Car même si tu ne cherches pas volontairement à absorber ses pouvoirs, les forces à l'œuvre sont trop...importantes...pour que tu puisses y passer sans encombre. Tant pour toi...que pour le dôme lui-même. Cherchons plutôt un moyen d'entrer sans déstabiliser la fragile stabilité qui l'anime, avant de penser à suivre les plans du vieux fou et à se séparer pour mieux mourir...

Jyrek contempla Kaeldrin en souriant, ce qui avec sa forme de dragon donnait un rictus assez inhabituel et d'apparence pas forcément sympathique aux premiers abords. L'eldar en effet lui semblait moins agressif à son égard et ce revirement lui faisait plaisir.

- J'ai bien conscience que "le vieux fou" nous cache des choses, et sache que je ne fais pas que me nourrir de magie, je suis capable de la voir comme vous autres distinguez les couleurs avec votre vue. D'un point de vue aérien on aura une vue d'ensemble et entre ma faculté de voir et tes connaissances, nous trouverons bien un moyen d'entrer. Commencer au nord n'est pas moins indiqué que d'aller ailleurs, même si je me pose la question de savoir ce qui se trouve au sud.

- Tu pues la technologie...et pourtant je sens en toi la puissance des arcanes antiques. Qu'es-tu, réellement, aberration? Le fruit d'une expérience plus que douteuse menée par l'Arcanum? Qu'importe! Aucun manipulateur de technique, ni aucun laquais de l'Arcanum n'a sa place ici!

Il tousse en crachant une gerbe de sang, incapable de voir le rictus mauvais qui déforme les lèvres de Mala. Aberration ? Oui, bien sûr qu'il en est devenu une ! La magie des Espers l'a transformé tout autant que la chirurgie augmentique de l'Empire Gesthal. Mais s'il a bien été un laquais, ce n'était pas au service de cet... Arcanum ? Il lâche dans le dos de Kaeldrin un :

"Arcanum ? Qui est-ce ?"

Interrogatif qui reste sans réponse puisque celui-ci s'adresse à sa démoniaque nouvelle partenaire...

- Et toi... son ton s'adoucit alors qu'il dévisageait Merediania. Oui... il inspire profondemment, avant de soupirer avec jubilation. Je sens les feux des infernaux nourrir le sang noir de tes veines...Une démone! Une succube dans tout ce qu'elle a de plus sombre et sadique...voilà qui promet une escapade des plus...intéressante.

- Viens Kaeldrin, allons-y et surtout accroche-toi bien ça peut secouer. Je n'ai pas trop l'habitude d'avoir des passagers.

Il se tourna alors vers Jyrek et ne voit donc pas le CyberMage couver Merediana de son regard brûlant... Démone... Succube... Que faire ? Il a tout autant besoin de reprendre des forces que de se trouver un allié en ces terres inconnues. Il a toujours agi ainsi : se ressourcer puis se trouver ou se créer un allié. Bien sûr, il peut la tuer et la ranimer ensuite. Mais pourrait-elle conserver ses pouvoirs par-delà la vampirisation ? Il sait que ce n'est pas toujours le cas... Même le dragonnet s'en était trouvé... altéré, par la manœuvre. Dragonnet... ?

- Es-tu fou, dragon? Les tiens ne sont-ils pas réputés pour leur sagacité? Je t'ai vu à l'œuvre : tu absorbes la magie...et ce dôme en est uniquement constitué. Alors si tu veux le briser définitivement, je t'en prie! Car même si tu ne cherches pas volontairement à absorber ses pouvoirs, les forces à l'œuvre sont trop...importantes...pour que tu puisses y passer sans encombre. Tant pour toi...que pour le dôme lui-même. Cherchons plutôt un moyen d'entrer sans déstabiliser la fragile stabilité qui l'anime, avant de penser à suivre les plans du vieux fou et à se séparer pour mieux mourir...

- J'ai bien conscience que "le vieux fou" nous cache des choses, et sache que je ne fais pas que me nourrir de magie, je suis capable de la voir comme vous autres distinguez les couleurs avec votre vue. D'un point de vue aérien on aura une vue d'ensemble et entre ma faculté de voir et tes connaissances, nous trouverons bien un moyen d'entrer. Commencer au nord n'est pas moins indiqué que d'aller ailleurs, même si je me pose la question de savoir ce qui se trouve au sud.

Ainsi, ce dragon peut, comme Mala, percevoir la magie ? Le Nécromant cybernétique se demande un instant s'il est également capable de discerner la puissance ou la nature des flux éthérés et si ce discernement ne lui porterait pas préjudice... Pour la première fois, il sourit de toutes ses dents, révélant la dentition d'un requin qui aurait eu un Tyrannosaure dans ses ascendants plus ou moins proches... D'un air désinvolte, il s'approche du dragon également souriant de tous ses crocs.

"Ainsi, dragon, tu perçois la magie ? Et que perçois-tu de nous en ce moment même ? Aurais-tu des révélations à nous faire sur nos nouveaux compagnons de route ? Je suis fort curieux d'apprendre ce que tu pourrais nous dire sur... lui !"

Sa voix aux tons métalliques gronde et roule comme le tonnerre, mettant l'accent sur le dernier mot, ponctué d'un index tendu vers Inigo. A ses propres sens, le bellâtre n'a rien à lui apporter, mais peut-être cache-t'il juste très bien son jeu ?

Tout en parlant, il se place à coté de Jyrek, détournant l'attention de tous de sa main droite qu'il place derrière lui par rapport aux autres. Il n'a pas encore atteint le moment critique, aucune alarme ne s'est encore déclenchée mais il n'a pas envie d'avoir à effectuer de nouvelles greffes dans ce plan apparemment assez primitif. Il a besoin de force... et de vie !

Jyrek fut surpris de cette demande et fixa alors Mala des yeux.

- Étonnant, toi qui maîtrises un grand pouvoir tu poses la question sur la seule personne ici qui n'en possède point, hormis son habileté au combat hors norme. Quant aux révélations en voilà quelques unes, je peux voir les flux de magie, ses vents se tisser en sorts, voir quelle architecture magique soutient telle ou telle personne voir objet pour certains. Ton architecture par exemple ressemble à un mélimélo chaotique de magie absorbée, pour ne pas dire arrachée de-ci de-là. Mais aucune ne semble être assimilée au bout du compte comme si tu étais incapable de fondre tout ceci en ta propre force. À moins que ce soit toute cette machinerie qui le fasse, tu as encore des progrès à faire dans le maniement des forces magiques brutes. Ah! Et dernière chose, tes réserves ne semblent pas être au plus haut, si tu comptes te nourrir il y a près de cette forge toute une horde de créatures magiques nommées Yokkais qui sont ennemies de toute race vivante ici, ce qui t'inclue dans leur repas potentiel. Aussi puissant sois-tu, tu ne pourras survivre seul, donc nourris-toi plutôt sur eux.

À ces paroles Jyrek commença à montrer les dents qui pour les plus grandes devaient faire la taille de Mala Sors lui-même.

Le bretteur fut agréablement surpris d'entendre sa langue dans une bouche si gracile, et se redressa avec prestance, fort d'une vigueur nouvelle qui dissipa les dernières volutes d'alcool embrumant encore son esprit malhabile.

- Señorita, jé n'aurais jamais cru qué vous sachiez si bien parler ma langue... Il rosit un peu, en tentant de reprendre une once d'allure, et se racla la gorge. Señorita, comment porrais-je oun jour mé faire pardonner l'offense qué jé viens de commettre à votre encontre? Il posa sa main gauche sur son cœur, et enserra la garde de son épée de la droite, avant de reprendre solennellement : Sur ma vie, moi, Inigo Montoya, fils de Domingo Montoya, jé jure qué jé serais votre serviteur, aussi longtemps qué ma dette ne sera pas payée!

La voix du dragon résonna alors dans son dos :

- Et bien si tout le monde est prêt je propose d'y aller enfin, tout le temps que nous perdons à déblatérer est du temps gagné pour nos adversaires. Viens, nous t'expliquerons en route

Profitant de cette perche inespérée pour se sortir du guêpier alcoolisé dans lequel il avait sombré, Inigo rebondit en se retournant et tonna :

- Voilà qui est bien parlé, Amigos! À compter de cet instant, jé rejoins les rangs dé votre groupe dans uné noble quête! Vos ennemis sont mes ennemis, et par ma lame et ma patrie, nous allons estourbir du Yokkai! VIVA ESPAGNA! Il dégaina son épée, laissant un rayon de soleil se réfléchir sur sa lame d'argent. Mais avant... reprit-il avec plus de sérieux Prions!

Inigo posa un genou sur le sol, plantant face à lui sa lame dans la terre meuble, ses mains croisées sur le pommeau, et commença à prier à voix basse, yeux clos.

-Padre nuestro, que estàs en el cielo, Santificado sea tu Nombre; venga a nosotros tu reino ; hàgase tu voluntad en la tierra como en el cielo. Danos hoy nuestro pan de cada dia; perdona nuestras ofensas, como también nosotros pertdonamos a los que nos ofenden ; no nos dejes caer en la tentacion, y libranos del mal. Il marqua une courte pause, rouvrant de grands yeux déterminés, avant de lâcher en tonitruant Amen

Avant même d'avoir pu se relever, il entendit la voix de Merediana qui le troubla :

- Le dôme bleu là-bas... Sommes-nous obligés de le traverser pour atteindre la Forge? Il m'a l'air dangereux...

Il se jeta alors à ses pieds, saisit sa main, et y déposa un simple baiser.

- Señorita, jé serais votre armoure durant tout notré périple.

Inigo réalisa enfin que le vieil homme avait dressé un plan d'action...trois chemins permettaient de rejoindre le cœur de la Forge, et il avait visiblement tout prévu...trois groupes devraient se former, se séparer, explorer les lieux, pour avoir plus de chance de retrouver de quoi renforcer le dôme. Il se releva en faisant craquer ses épaules après avoir rengainer sa lame mais, avant même d'avoir pu exposer son idée, le dragon était déjà sur le départ...Et visiblement, Kaeldrin semblait vouloir le suivre.

- Pardonnez-moi mais...Personne ici né pense qu'il serait plus sage dé rester groupés? Après tout, lé vieil homme il né nous a pas dit à quoi nous allons avoir affaire...cé serait risquer de prendre chacun ouné direction, non? Il marqua une pause en se tournant vers Merediana. Non pas qué l'idée dé mé retrouver seul avec vous né me déplaise, Señorita! Jé né désire rien de plus qué dé vous montrer ma ferveur à tenir mon serment!


C'est à ce moment précis qu'Inigo fut piqué à vif. L'étranger qui avait fait son apparition peut de temps après Merediana semblait l'avoir pris en grippe...comme tout le monde ici par ailleurs...et osait maintenant douter de son intégrité! Et bien que l'intervention de Jyrek lui réchauffa le cœur, il n'était pas homme à ainsi se laisser parler sans réagir. Il dégaina en une fraction de seconde, sa lame dirigée en direction de Mala Sors ne vacillant pas d'un pouce. Avec une voix grave, il lui lança alors :

- Jé ne sais pas qui tou es, étranger. Mais jé suis d'accord avec lé Magot : tou n'a pas ta place parmi nous, si tou continues à te comporter ainsi! Tou n'es pas de cé monde, moi non plous. Aussi, jé suis près à passer l'éponge pour cette fois, car jé comprends ton désarrois...Mais attention à toi, amigos. Mi nombre es Inigo Montoya, bretteur, escrimeur, vengeur. Jé n'hésiterais pas à t'estourbir comme un goret si tou continues à chercher en vain la querelle. Cé n'est pas en nous déchirant qué nous trouverons de réponses à nos questions. Les dangers qui nous guettent sont grands...jé n'ai pas envie de devoir surveiller mes arrières à chaque seconde.

Ademaro courait dans les rues étroites, chaudes, et serrées d'une petite bourgade au nord d'un pays dont il avait oublié le nom, ses longs cheveux de miel se gonflant délicatement sous la brise printanière, tandis que les derniers faisceaux du soleil couchant dégradaient en reflets d'or sa tignasse soyeuse.
Des fourches volaient de-ci, de-là, se fichant dans des barriques et autres portes de bois s'ouvrant miraculeusement au bon moment, lui évitant de justesse une mort atroce.

* Mais que me veulent-ils...? Sont-ils donc à ce point jaloux de ne pas avoir hérité de ma beauté?* songeait-il, son regard se perdant dans le vague d'un horizon azuré, sans jamais ralentir sa course. * Mais...je ne demande qu'à être leur ami! Peut-être pourrais-je leur apprendre à tisser des perles dans leurs cheveux en gage d'amitié? Oui...cela serait tellement plus constructif...*

Il stoppa net sa course au détour d'une ruelle, et se retourna, son torse nu et musclé perlant légèrement d'une sueur aux fragrances de rosée.

- Mes amis, commença-t-il à l'attention d'une trentaine de badauds en haillons brandissant torches et fourches, je ne sais pas pourquoi vous avez décidé de me suivre, mais ces présents sont inutiles! Il se pencha pour ramasser la faux qu'un paysan venait de tenter de lui jeter au visage, et approcha de la meute déchaînée pour la rendre à son propriétaire en arborant un sourire éclatant de blancheur. J'aimerais tant que nous soyons amis, mais je ne peux accepter vos beaux cadeaux...regardez! Je pense que même vous, vous pouvez comprendre que je n'ai pas de quoi les ranger. Je n'ai même pas de sac!

L'un des mécréants, sale et édenté, cracha à ses pieds en brandissant sa fourche vers lui.

- J'vais t'la foutr'au cul moi! T'vas voir si t'as pas l'place!

Ademaro ricana en lui adressant un regard bienveillant.

- Mais, mon ami... je risque d'en souffrir, tu sais. Je ne crois pas que cela a été prévu à cet effet. Je me souviens d'un été ou mon cousin Miguel et moi-même jouions avec un râteau dans la grange de tonton André, et être tombé sur le manche toutes fesses dehors. Et je me souviens que la sensation n'était pas très agréable.

- Étripons le! Y's'fou d'nos gueules! Sal pourriture! T'as ruiné l'royaume, et là tu t'fous d'nous en prime! On va t'faire bouffer tes tripailles par l'an...

Le badaud ouvrit deux yeux ronds et globuleux, lâchant son arme à même le sol, et s'enfuit en courant. Ademaro, visiblement troublé, tendit une main vers lui.

- Attends, reviens...! Voyant que cela ne servait à rien, il soupira. Dommage...il était gentil... Et reprit avec un grand sourire aux autres manants : Mais...pourquoi faites-vous cette tête? Je ne comprends pas ce qui semble tant vous effrayer...

L'un d'entre eux, d'une main tremblante, désigna un point derrière le bel éphèbe, qui se retourna afin de mieux comprendre son désarrois. Dos à ses ennemis, Ademaro admira alors une large fente au cœur de la ruelle, un trou béant dans l'espace et le temps, un vortex de ténèbres pures semblant l'appeler, l'inciter.

- Mais...commença-t-il en s'approchant. Il marqua une pause, dévisageant le passage avant de se retourner vers les autres : ça n'était pas là avant, si? En tout cas c'est bizarre...

Et il avança, traversant le passage sous les yeux médusés des manants qui, plusieurs minutes après que celui-ci se fut refermé, se demandèrent encore si c'était par courage ou bien...

Ademaro prit sa tête entre ses mains, son crâne lui provocant ce type de douleur qu'il avait régulièrement quand Miguel employait des mots compliqués, et regarda autour de lui...Étrangement, le passage semblait s'être refermé, et il n'avait pas la moindre idée de l'endroit ou il pouvait se trouver.

- Il y a du sable...et puis il y'a rien d'autre...pourtant, ce n'est pas la route que je prends quand je vais à la plage...

Il regarda alentour, se demandant pourquoi il était désormais seul au milieu de nulle part...et en vint vite à se dire qu'il fallait bien qu'il aille quelque part, de toute manière...Il se mit donc en route vers la "grande lumière bleu", qui semblait jolie au loin sur l'horizon.

Après quelques kilomètres de marche, il finit par atteindre une sorte...de dôme, aux reflets éthérés. Que cela pouvait-il bien être? Il n'en savait rien...mais une chose était certaine : au loin, par delà ce dôme, il voyait des gens! Avec la distance, il ne les distinguait pas tous clairement, mais il sentait au fond de lui qu'il fallait qu'il les rejoignent. Il décida donc de passer...au moment ou un râle sourd se fit entendre derrière lui.

Ademaro se retourna promptement, et tomba nez à nez avec une sorte de monstre humanoïde un peu plus petit que lui...légèrement vouté sur lui-même, la chose présentait les traits mêlés d'un homme et d'un tigre, ainsi que de grandes griffes et des crocs acérés qu'il montrait avec hargne.

- Ah! Mais...je crois qu'il me veut du mal lui! Dommage que mes amis de tout à l'heure ne soient pas là...! Ademaro chercha du regard une solution, et regarda sa ceinture: du côté gauche, sa flûte; du côté droit, l'Épée des Braves... Il hésita, ses mains allant d'un instrument à l'autre, tandis que le pourpre montait à ses joues sous cet effort intellectuel colossal. Une petite voix vint alors à son aide, résonnant dans son vide crânien comme dans une grotte...

*** Ton épée...prends ton épée...***

Mais bien sûr! Ademaro se souvint des sages paroles du roi lorsqu'il lui avait remis cette épée :

" T'es bien gentil, Ademaro, mais t'es con comme mon pied. Alors si un jour des types louches en veulent à tes bourses, ou si des monstres veulent faire de toi leur casse-croute, sers-toi de cette épée! "

Voilà donc la solution...Le cœur vaillant, Ademaro arqua les jambes comme le faisait les héros des histoires que sa maman lui contait le soir, et dégaina son épée...avant de pousser un petit cri aiguë.

- Aïe! Mais ça pique une épée! pleurnicha-t-il en léchant le bout de son doigt ensanglanté, les larmes lui montant aux yeux.

*** Prends l'épée par la garde, pas par la lame, Ademaro...*** soupira la voix visiblement déçue.

- Ah non, toi je t'écoute plus! Tu résonnes dans ma tête et ma maman elle m'a toujours dit de pas parler aux gens que je vois pas!

Ademaro prit alors son courage à deux mains.

"J'aurais dû y penser plus tôt : la musique est la langue des universels! Je vais toucher son cœur comme on touche un artichaut!"

Il dégaina sa flûte, et commença à jouer des accords discordant avec conviction.

Pendant ce temps, le Yokkaï s'approchait toujours dangereusement, salivant d'avance aux odeurs de bleuet et de roses du repas le plus raffiné qu'il ne ferait jamais...

Le pressentiment de Merediana était fondé, le dôme bleu était bel et bien dangereux. Et tous ici présents pouvaient être touchés par cette puissance hors du commun.
Erèbe s'en était allé sans leur donner le moindre indice sur comment ils devaient s'y prendre. Désormais elle ferait équipe avec Inigo et Mala Sors. Ce dernier chuchota :

"- Ainsi, belle créature, il semblerait que nous ayons à faire équipe vous et moi... Vous, moi, et..." il lève un pouce en direction de l'hispanique souillé et termine avec une note de dédain fortement prononcé "... ça... Sinon, oui, je suis Mala Sors mais vous pouvez m'appeler Maître Sors ou Seigneur Sors..."

Merediana resta sur ses gardes. L'odeur de cet homme n'était pas familière... Elle ressemblait d'avantage à celle de ces technocrates de l'Arcanum qui lui inspiraient un effroi qu'elle n'arrivait pas à nommer...

- Je vous appellerai donc Seigneur Sors. Je n'ai aucun maître... - l'image furtive d'Aranor traversa son esprit mais elle le chassa aussitôt - Je suis libre comme le vent, sans aucun lien particulier avec quiconque. Les gens naissent, s'épanouissent et se flétrissent. Voilà la dure réalité de ce monde. Tout est éphémère et il faut profiter de l'instant présent sans restrictions, pour n'avoir aucun regrets.

Le sourire de l'homme encapuchonné était étrange et presque malsain... Oui malsain, c'était bien le mot pour le définir...

Kaeldrin fut saisi d'une vision étrange et s'adressa à Mala Sors :

- Tu pues la technologie...et pourtant je sens en toi la puissance des arcanes antiques. Qu'es-tu, réellement, aberration? Le fruit d'une expérience plus que douteuse menée par l'Arcanum? Qu'importe! Aucun manipulateur de technique, ni aucun laquais de l'Arcanum n'a sa place ici!

Il cracha un peu de sang sur le sol. La belle succube se demanda combien de temps il lui restait à vivre... Puis il l'apostropha en douceur. C'était étrange dans sa bouche, lui qui respirait la glace, le givre éternel d'une souffrance déliquescente...

- Et toi... son ton s'adoucit alors qu'il dévisageait Merediania. Oui... il inspira profondément, avant de soupirer avec jubilation. Je sens les feux des infernaux nourrir le sang noir de tes veines...Une démone! Une succube dans tout ce qu'elle a de plus sombre et sadique...voilà qui promet une escapade des plus...intéressantes.

Le regard de Merediana se durcit. Elle n'était pas entièrement noire... Il y avait encore une once de... de quelque chose qui s'était égaré mais existait encore... Pas de la lumière non... Elle s'était envolée vers des abimes trop profonds...
Mais ce brin d'anaphore, elle le couvait avant de s'éteindre vers des miasmes qu'elle se refusait... Lorsqu'elle retrouverait Aranor et Ephileas, que ferait-elle ensuite?... Ça elle l'ignorait et préférait ne pas y penser.

- Mon sang est aussi rouge que la rose pourpre qui éclot à l'aube... Bien que mon âme soit déchue, ne me juge pas trop vite. Ce serait une erreur.

Le regard brûlant de Mala Sors pesait sur elle. Souhaitait-il la liquider une fois que le groupe serait réduit?... Elle devait se montrer prudente et user de ses dons si le besoin s'en faisait sentir... Ses crocs la démangeaient et elle glissa sa langue sur sa dentition d'ivoire.

Inigo se redressa enfin, désoûlant tout l'alcool qu'il avait imbibé et vomi.

- Señorita, jé n'aurais jamais cru qué vous sachiez si bien parler ma langue... Il rosit un peu, en tentant de reprendre une once d'allure, et se racla la gorge. Señorita, comment porrais-je oun jour mé faire pardonner l'offense qué jé viens de commettre à votre encontre? Il posa sa main gauche sur son cœur, et enserra la garde de son épée de la droite, avant de reprendre solennellement : Sur ma vie, moi, Inigo Montoya, fils de Domingo Montoya, jé jure qué jé serais votre serviteur, aussi longtemps qué ma dette ne sera pas payée!

Merediana ne s'attendait pas à ce que cet alcoolique parvienne à aligner un sermon chevaleresque, encore moins qu'elle se coltine un larbin pour cette quête. Mais ma foi, si il pouvait lui masser les tempes pour chasser ses migraines et lui mettre le couvert pendant leur périple, pourquoi pas?

- Je vois que vous ne manquez pas de droiture Señor Montoya. J'accepte votre protection avec grand plaisir!

Pour toute réponse, Inigo cria un VIVA ESPAGNA et leva son épée avant de réciter le Notre Père en espagnol... Puis il se jeta alors aux pieds de Merediana, saisit sa main, et y déposa un simple baiser.

- Señorita, jé serais votre armoure durant tout notré périple.

Les sourcils de la démone s'arquèrent, entre l'interrogation et l'envie de s'éloigner de cet homme bizarre...

- Mi corazón no le pertenece, sépalo. - après avoir déclamé cette évidence elle reprit dans leur langue commune - Vous savez vous êtes un homme très étrange... Vous voyez une femme ailée tomber du ciel avec un simple drap, ses ailes fangeuses inspirant le Mal... Et vous lui faites la cour... Je vous trouve assez particulier... C'est plutôt inattendu...

Toute l'équipée se préparait et Inigo l'avait écouté distraitement :

- Pardonnez-moi mais...Personne ici né pense qu'il serait plus sage dé rester groupés? Après tout, lé vieil homme il né nous a pas dit à quoi nous allons avoir affaire...cé serait risquer de prendre chacun ouné direction, non? Il marqua une pause en se tournant vers Merediana. Non pas qué l'idée dé mé retrouver seul avec vous né me déplaise, Señorita! Jé né désire rien de plus qué dé vous montrer ma ferveur à tenir mon serment!

"Cet homme est complètement fou..."

Tandis qu'Inigo vitupérait sur Mala Sors, un son de flûte lui parvint, Mistraella et Kyeral levèrent également les oreilles, intrigués. Tous trois tournèrent la tête vers le dôme.

Là, à l'intérieur, se tenait un homme en train de jouer de la flûte face à un Yokkai Tigre... Mais d'où était-il sorti?!
Merediana s'écria :

- Cet homme va se faire dévorer! Mais quel abruti! Pourquoi n'essaie-t-il pas de se défendre?!...

Tout le monde discutait, s'affairait au départ, et un nouvel arrivant fit son entrée, après que Jyrek se soit transformé en un énorme Dragon, et les autres discutèrent, ou se disputèrent dépendant du point de vue ; c'était en tout cas très animé, et le vieux répondit à leurs questions, Kyeral ne suivit pas tout, mais comprit qu'ils devaient se séparer ; il irait avec Mistraella. Après ses explications, le vieux disparut et les laissa seuls.
Toujours planqué derrière la Laguz, il suivit vaguement les discussions, ne sachant quoi penser ou comment réagir, il ne pouvait qu'attendre...

Cependant, un son attira son attention, tandis que Mistraella ne se concentrait que sur le murmure porté par le vent, le Yokkai félin lui perçut des discussions venant du dôme, non loin de leur groupe pour le moins étrange et désassorti. Des cris, ou du moins quelqu'un qui parlait fort. Ah si, des cris, il -ou elle- devait s'être fait mal. Kyeral se tourna vers ses compagnons. Le Dragon, le grand escogriffe, et l'autre type bizarre discutaient de choses un peu obscures à ses oreilles félines, Inigo avait une discussion des plus étranges avec la fille qui lui semblait avoir quelque chose de malveillant, et Mistraella semblait perturbée par quelque chose, les voix sans doute, mais il ne savait pas comment l'aider, alors poussé par la curiosité, il quitta son refuge provisoire derrière elle.

Il aperçut dans la direction d'où provenaient les éclats de voix deux personnes, de l'autre côté du dôme. Bien que loin, il put voir que l'une d'elle avait des griffes, des oreilles, une queue... un de ses frères Yokkaï, du genre félin bien que différent de lui. Et visiblement agressif... Merediana remarqua aussi leur présence, au son de la flûte du non-Yokkaï.
Le dôme les empêcherait provisoirement d'aller secourir celui qui essayait de charmer son adversaire, ce dernier allant probablement faire un bon repas si rien n'était fait. Réagissant sans réfléchir, Kyeral accourut pour tenter quelque chose, bien que ne sachant pas vraiment quoi faire. Arrivé près des deux individus, et de son semblable, il tenta quelque chose, parlant dans la langue des Yokkaïs.

-Laisse-le tranquille ! I... il n'est pas comestible, regarde-le, à son air stupide il doit être malade, et il est tout maigre... Ne le mange pas !

Une tentative un peu désespérée, qui ne conduirait probablement à rien, mais faute de pouvoir traverser le dôme, il ne pouvait qu'essayer la dissuasion...

- Étonnant, toi qui maîtrises un grand pouvoir tu poses la question sur la seule personne ici qui n'en possède point, hormis son habileté au combat hors norme. Quant aux révélations en voilà quelques unes, je peux voir les flux de magie, ses vents se tisser en sorts, voir quelle architecture magique soutient telle ou telle personne voir objet pour certains. Ton architecture par exemple ressemble à un mélimélo chaotique de magie absorbée, pour ne pas dire arrachée de-ci de-là. Mais aucune ne semble être assimilée au bout du compte comme si tu étais incapable de fondre tout ceci en ta propre force. À moins que ce soit toute cette machinerie qui le fasse, tu as encore des progrès à faire dans le maniement des forces magiques brutes. Ah! Et dernière chose, tes réserves ne semblent pas être au plus haut, si tu comptes te nourrir il y a près de cette forge toute une horde de créatures magiques nommées Yokkais qui sont ennemies de toute race vivante ici, ce qui t'inclue dans leur repas potentiel. Aussi puissant sois-tu, tu ne pourras survivre seul, donc nourris-toi plutôt sur eux.

Mala fait mine de prendre une attitude offensée, la main gauche toujours tendue vers l'hispanique. Frôlant l'exubérance, il mime quelques passes qu'il espère crédibles et chuchote quelques phrases incantatoires, comme s'il faisait une expertise magique de ce qui pouvait se trouver au loin...

En réalité, Jyrek a bien raison de le dire diminué et il serait regrettable d'entamer un premier combat sans prendre un peu de la force qui l'entoure présentement. Lorsque le bretteur entame son discours et sa prière à un autre de ces faux dieux, Mala poursuit son manège. Mais quand Inigo lâche un tonitruant Amen !, il fait mine de s'interrompre et de sursauter de surprise et de trébucher, se rattrapant in extremis en posant la main sur la seule chose à portée : Jyrek.

Personne ne faisant réellement attention à lui, Mala reste prostré un moment, à moité debout et à moitié à genoux, comme s'il reprenait son souffle. Ce qui est presque en train de se passer en réalité car bien que les passes de la main gauche étaient factices, les incantations et celles de la main droite l'étaient beaucoup moins !

- Jé ne sais pas qui tou es, étranger. Mais jé suis d'accord avec lé Magot : tou n'a pas ta place parmi nous, si tou continues à te comporter ainsi! Tou n'es pas de cé monde, moi non plous. Aussi, jé suis près à passer l'éponge pour cette fois, car jé comprends ton désarrois...Mais attention à toi, amigos. Mi nombre es Inigo Montoya, bretteur, escrimeur, vengeur. Jé n'hésiterais pas à t'estourbir comme un goret si tou continues à chercher en vain la querelle. Cé n'est pas en nous déchirant qué nous trouverons de réponses à nos questions. Les dangers qui nous guettent sont grands...jé n'ai pas envie de devoir surveiller mes arrières à chaque seconde.

Il attend encore quelques longues secondes durant lesquelles il prélève encore quelques minuscules gouttes des énergies vitales et magiques dans la formidable réserve vivante que constitue un dragon de cette taille, réévaluant régulièrement ses chances que la ponction reste imperceptible à l'échelle de sa victime. Les processeurs de calculs et les coprocesseurs statistiques tournent à plein régime pour afficher dans son champ de vision une série de chiffres représentant la situation actuelle.

Trois secondes ! C'est plus qu'il n'en faut pour marcher droit... Mais pouah ! Mala, également surnommé "le CharcuDoc", a toujours détesté procéder ainsi. Ce qu'il préfère avant tout, dans cet aspect de sa condition de CyberMage, c'est plonger dans ses victimes et y aspirer toutes traces de force ou d'énergie comme une Araignée-Goliath de Barrax IV le ferait avec les tripes de sa victime ! Oui, ça il adore ! Mais effleurer du doigt pour voler en douce quelques miettes, et d'un dragon en plus !

Ignorant de son mieux le goût atroce que la magie dragonique a laissé sur sa langue, le cyborg se redresse enfin et se tourne lentement vers l'homme qui vient de l'apostropher, affichant une grande lassitude.

"Tu sembles être un grand guerrier, et je te tirerai mon chapeau pour avoir compris une chose : ma place n'est pas ici, avec vous, mais peut-être chez ce... cet Ar-ca-num ? Qui qu'il puisse être. Quant à m'estourbir ou m'égorger, je dois t'avertir que d'autres ont essayé avant toi et tu vois, je suis encore là pour t'en parler, eux, par contre... Disons que la plupart ressemblaient plus à un rat-burger mal cuit qu'à un être vivant lorsque nous nous sommes quittés... Comme le sera peut-être bientôt cet homme là-bas..."

- Cet homme va se faire dévorer! Mais quel abruti! Pourquoi n'essaie-t-il pas de se défendre?!...

"Oui, celui-là même... Je parierais sur le gros chat..."

(en yokkai)-Laisse-le tranquille ! I... il n'est pas comestible, regarde-le, à son air stupide il doit être malade, et il est tout maigre... Ne le mange pas !

"Je ne sais pas ce qu'il a dit, ne connaissant pas ce dialecte, mais considérons que mon pari ne tient plus..." termine-t-il en adressant un sourire presque amical au señor Montoya... presque... avant de se tourner vers l'envoûtante Merediana en quête d'un signe sur ses intentions à très courts termes. Dans son réticule, les chiffres dansent...

Mala malgré les avertissement de Jyrek, décida sournoisement de se nourrir sur lui. Oh, ce qu'il prit fut infime mais Jyrek a un sens de l'honneur très pointu, et par principe décida de répliquer. Au moment ou Mala plaisantait sur le malheureux qui allait servir de déjeuner au Yokkai, Jyrek abattit sa patte sur le Cyborg ; non que cela le blesse réellement mais l'imposante stature du dragon le cloua au sol du moins pour l'instant.

- Tu es un idiot, tu sais que je vois toutes les magies en toi et je t'ai prévenu de ne pas te nourrir sur nous, ET TU OSES TE NOURRIR SUR MOI! Tu pensais réellement que je ne verrais pas ma magie se déverser en toi aussi infime soit-elle?

Les servomoteurs de Mala tournaient à plein régime et il commençait même à relever la patte du dragon, quand celui-ci commença à hurler de douleur, tous les scalpels et autre armes intégrées à son corps commençaient à chauffer dangereusement et une odeur de chair brûlée commençait à flotter.

- Si tu en avais réellement besoin tu n'avais qu'à demander. Sache que toutes armes à mon contact chauffent à blanc. Qu'en est-il de toi qui a été transformé en arme à forme humaine?

- Tu es un idiot, tu sais que je vois toutes les magies en toi et je t'ai prévenu de ne pas te nourrir sur nous, ET TU OSES TE NOURRIR SUR MOI! Tu pensais réellement que je ne verrais pas ma magie se déverser en toi aussi infime soit-elle?

*Non ! Maudit sois-tu démon infernal !*

Les dents serrées, Mala ne peut que grogner sous l'effort. Que s'est-il passé dans les calculs ? Quelles erreurs de décimales auront changé un succès apparent en cet honteux échec ? Les servomoteurs de Mala tournent à plein régime face à la pression exercée par le dragon.

C'est alors que toutes les lames et le métal de son corps se mettent subitement à chauffer rapidement. Les capteurs virent tous au rouge, amenant avec leurs sirènes internes un hurlement de douleur atroce. De la fumée commence à s'échapper de tout le corps du cyborg torturé et une odeur de chair brûlée se met à empuantir l'air.

- Si tu en avais réellement besoin tu n'avais qu'à demander. Sache que toutes armes à mon contact chauffent à blanc. Qu'en est-il de toi qui a été transformé en arme à forme humaine?

Le peu de force vitale volée à la créature magique est rapidement consumée dans ce brasier interne alors que toute sa chair frémit sous la violence de l'attaque inattendue. Celui qui a résisté à presque toutes les attaques physiques possibles et imaginables doit maintenant faire face aux seuls coups qui peuvent le blesser réellement : venant de l'intérieur de son corps lui-même !

"Tu ne... comprends pas... ? Il... Il le... fallait... Trop... faible..."

La voix perd son ton métallique pour ne devenir plus qu'un souffle puis un faible râle... Un à un, les systèmes secondaires s'éteignent... D'une voix presque éteinte, le Nécromant souffle :

"Salvatus... est... sanguis... daemon..."

Aux yeux de tous, le fier mage l'est beaucoup moins au milieu de toutes ces fumeroles sous une écrasante patte de dragon lorsque soudain, du sang frais éclabousse le sol, s'échappant des mains, du cou et du visage de cet être bien étrange. Les fumées semblent se dissiper malgré la persistance de la chaleur...

Aux yeux de Merediana, le peu de sang que pouvait "contenir" le cyborg part littéralement en fumée avant d'être brutalement et totalement remplacé par un sang noir, impur qui inonde le champ de ses perceptions...

Aux yeux du dragon, l'énergie magique qui lui a été volée semble se faire aspirer par le cœur du CyberMage puis converti en un flot noir qui jaillit tel une fontaine et se déverse dans tout le corps meurtri, maîtrisant l'incendie intérieur... Du sang de démon invoqué d'une bien étrange façon...

Pour Mala, le calme revient peu à peu, les alarmes se taisent bien que les sondes de température soient toujours dans le rouge. Le sang de démon infernal a la capacité de rendre momentanément ses organes ignifugés... Momentanément... Une trop longue exposition pourrait faire plus de mal que de bien en réalité. Machinalement, bien que toujours sous le poids de la patte draconique, il s'enregistre une note :

*Note pour plus tard : penser à purger le système sanguin et faire un check-up complet des principaux organes. Si besoin, remplacer les 2 cœurs et les 4 poumons ou seulement une partie.*

Il réalise après coup que se trouver quelques litres de sang humain, un cœur et des poumons frais ne sera peut-être pas facile dans ce monde bien étrange... Et dans l'immédiat, que faire ? Coopérer ?

Jyrek releva sa patte, laissant Mala se soigner. Un long grognement monte de sa gorge lorsqu'il aperçut ce flot d'énergie démoniaque. Il y avait déjà un Eldar maudit de son propre chef, une succube et maintenant ça. Cette machinerie extrêmement complexe semblait posséder autant de d'armes que de possibilités magiquement parlant. Effrayé, Jyrek se demande s'il ne doit pas l'achever de suite, s'il n'est pas digne de confiance il n'aura peut-être plus aucune chance.

Mala se relève doucement et péniblement encore fumant, ses organes ignifugés ont tenue bon mais il a subi malgré tout un choc comme il n'en avait encore jamais subi.

- Si tu es trop faible demande, comme tu le dis tu n'es pas chez toi ici tu n'as aucune connaissance de qui nous sommes et de la situation. Je me doute que pour survivre seul tu dois te débrouiller seul alors voilà ma proposition et c'est la dernière "mortel". Coopère ou pars, nul ne te retiendra.

A ces mots Jyrek reprit sa forme humaine et s'approcha du cybermage. Sa claymore sur le dos et vêtu de sa peau d'ours, il banda ses muscles prêt à réagir à toute attaque. Mais Mala sur ses gardes ne semblait pas bouger, dans l'attente de ce qui se passerait.

- Si tu es correct avec nous, nous n'avons aucune raison de t'attaquer. Je ne peux rien contre tes blessures mais je peux néanmoins faire ceci par preuve de bonne volonté.

Jyrek tendit sa main vers Mala comme pour la lui serrer.

- Prends ce dont tu as besoin comme énergie, mais attention à toi, même si ta chair supporte la chaleur si tu me joues un sale tour je te ferai fondre de l'intérieur. Je n'ai qu'une parole, mais je peux aussi être sans pitié.

Le vide intersidéral du cerveau d'Ademaro provoqua un changement dans le sort d'Erèbe. Au lieu de se retrouver chez le vieillard ou encore devant le dôme, il était arrivé dans celui-ci... Et il n'était pas capable de manier la superbe épée que le Roi lui avait offerte. Pourtant il avait rêvé bien des fois pouvoir y parvenir mais cet exploit était dangereux et il s'était coupé plus d'une fois alors un duel n'était pas envisageable... Cela dit il trimballait cette lame, sans doute pour faire joli?

Après s'être entaillé le doigt, Ademaro prit alors son courage à deux mains.

"J'aurais dû y penser plus tôt : la musique est la langue des universels! Je vais toucher son cœur comme on touche un artichaut!"

Quelle superbe comparaison!
Il dégaina sa flûte, et commença à jouer des accords discordant avec conviction.
Pendant ce temps, le Yokkaï s'approchait toujours dangereusement, salivant d'avance aux odeurs de bleuet et de roses du repas le plus raffiné qu'il ne ferait jamais...

Réagissant sans réfléchir, Kyeral accourut pour tenter quelque chose, bien que ne sachant pas vraiment quoi faire. Arrivé près des deux individus, et de son semblable, il tenta quelque chose, parlant dans la langue des Yokkaïs.

- Laisse-le tranquille ! I... il n'est pas comestible, regarde-le, à son air stupide il doit être malade, et il est tout maigre... Ne le mange pas !

Le Yokkai furax regarda Kyeral avec un regard rouge vif. La raison semblait l'avoir déserté mais cette présence familière près du dôme le perturbait. C'était un Yokkai oui, mais différent de lui... Depuis combien de temps n'avait-il pas entendu des propos dans sa propre langue?... Tous ceux de la Forge grognaient et se battaient dans un continuum chaotique...
Difficilement il articula les mots suivants :

- Manger... Détruire... Quitter cette Forge...

Il leva la patte tous crocs dehors, mais Ademaro forma un Do bémol suraigu, strident et aussi mélodieux qu'une binette.
Le Yokkai Tigre hurla, ameutant une dizaine de Yokkais félins et lupins hors de la Forge.
Kyeral se boucha les oreilles en se demandant comment leur petit groupe allait s'immiscer dans le dôme sans danger et surtout... comment affronter 10 Yokkais enragés en même temps...

Un interlude retarda les "compagnons" de Merediana. Mala Sors avait tenté de glaner la magie de Jyrek et pensait que cela passerait inaperçu. Même elle, elle n'aurait pas osé. Le semi-dragon se montra ferme mais conciliant en guise de dernier avertissement.
Le cybermage lança :

"Diablesse, escrimeur ! Et si nous nous mettions en route ?"

C'est à ce moment précis que Mistraella chuchota :

- Qu'est-ce... que... vous voulez... à la fin...?

Puis elle cria, en proie à une douleur que la succube ne comprenait pas.

- Cela suffiiiiit!
- Est-ce que ça va Mistraella?...

Mais elle n'eut pas le temps de réagir assez vite, personne ne la récupéra à temps et elle la vit s'écrouler par terre, inconsciente.

- Qu'est-ce qui lui arrive?... - elle leva la tête en percevant des sons de flûte de plus en plus agressifs et remarqua la dizaine de fauves dans le dôme face à l'inconnu - Oh non... Cet abruti s'est attiré les foudres de nos ennemis... Mala Sors, Jyrek, essayez de trouver un moyen d'entrer. Je pourrais chanter mais je doute que ces créatures soient assez intelligentes pour être touchées... Je vais tenter de ranimer Mistraella, partez devant.

Ce faisant, Merediana fouilla dans le sac de la jeune laguz à la recherche d'idées. Elle trouva du tissu et banda les oreilles de la jeune fille pour que ses tympans soient épargnés de cette cacophonie. Elle décida de rester auprès d'elle le temps qu'il faudrait. De toute façon elle ne serait pas d'une grande aide pour les aider à franchir le dôme.

Ademaro s'arrêta brusquement au moment où son adversaire poussa un râle de douleur. La bouche entrouverte, son cerveau fumant en quête d'une réponse, il vit alors une dizaine d'autres monstres bipèdes s'approcher avec hargne.

"Mince..." songea-t-il alors, une subite illumination éclairant son visage parfait, " jamais je n'aurais cru que mon plan marcherait si bien! Maintenant, c'est toutes les peluches qui viennent écouter!" Il se rendit alors compte que quelqu'un se trouvait derrière lui... se retournant promptement, il découvrit un jeune Yokkai bien différent des autres, par delà l'immense et très joli mur bleu.

- Youhou! Cria-t-il à son intention en lui faisant un grand signe de main. Bonjour le bébé peluche! Toi aussi tu veux venir écouter la belle chanson d'Ademaro? Ademaro, c'est moi hein! Les autres, ce sont des peluches magiques qui veulent danser avec nous! Allez, viens, tu vas être mon ami!

Il s'approcha alors en trottinant, mais fut bientôt arrêté par un hurlement sourd derrière lui. En claquant des doigts (et sans se retourner), il se dit :

" Mais bien sûr! Si j'arrête de jouer, les monsieurs peluches vont être tristes!"

Il se remit de fait à jouer plus faux et fort que jamais, afin que tous les "monsieurs peluches" puissent l'entendre et venir danser avec lui, tout en trottinant vers le dôme, sans songer un seul instant au terrible assaut qu'il pourrait subir dans les secondes suivantes...

- Oh non... Cet abruti s'est attiré les foudres de nos ennemis... Mala Sors, Jyrek, essayez de trouver un moyen d'entrer. Je pourrais chanter mais je doute que ces créatures soient assez intelligentes pour être touchées... Je vais tenter de ranimer Mistraella, partez devant.

A l'évocation de son nom, Mala grogne dents serrées "C'est Seigneur Sors..." avant de se tourner vers la muraille d'énergie bleutée... Même pour lui, ça fait beaucoup d'énergie... Trop pour être intégrée sans risque de surcharge...

Il s'avance d'un pas circonspect, comme s'il était seul, au calme, à étudier un phénomène magique inconnu. Ce qui est bien le cas en ce qui concerne ce dernier point mais pas pour le reste. Il est loin d'être seul et bon nombre des êtres qui l'entourent présentement sont potentiellement des alliés dans la résolution de cette nouvelle énigme.

Bien, bien, bien... Les cyberoptiques scannent la matrice d'énergie déployée devant le CyberMage et les processeurs analysent les schémas, les vecteurs, les zones de convergence ou de divergence, tout ce qui pourrait servir à comprendre le fonctionnement de la chose. Peut-être peut-il créer une porte, un passage, entre tous ces nœuds de force, permettre une ouverture ?

Mais où trouver l'énergie nécessaire à cette manipulation peut-être quand même un peu dangereuse ? Sans en prendre vraiment conscience, il pense à Jyrek, le dragon, et son offre... Non ! Un être tel que lui ne saurait DEMANDER ce qu'il peut prendre ! Un CyberMage prend ce qu'il désire !

Il tend subitement le bras gauche vers Jyrek et le bras droit devant lui vers la paroi bleutée. Tournant son regard vers le dragon, il incante d'une voix pleine de rage :

"Mea est fortitudo vestra !!"

De longs filets rouges, sortis des chairs même de Jyrek le lient aux doigts tendus de Mala alors qu'il se tourne de l'autre côté et poursuit avec la même rage terrifiante :

"Quod potentia input producere !!"

Cette fois, ce sont de longs filets bleus qui lient la paroi lumineuse aux doigts du Mage.

Des éclairs bleus et rouges se mettent à parcourir son corps en tous sens, crépitant avec force. Les processus étranges mis en œuvre dans le corps Cyborg travaillent à plein régime pour faire plier les forces ancestrales, alimentés par l'énergie volée sans subtilité à une draconique colère en puissance. Les schémas mis au point par les analyseurs logiques sont formés un à un puis placés dans un diagramme ésotérique complexe.

L'opération, bien que périlleuse, ne dure guère. Après moins de 2 secondes, une tornade semble secouer le CyberMage de l'intérieur et un torrent d'éclairs bleus et rouges jaillit de sa main toujours tendue pour frapper la paroi magique laquelle se met à onduler, à miroiter puis lentement, à s'ouvrir comme des écailles de serpent s'écartant lentement les unes des autres dégageant un passage assez grand pour un homme.

Fumant à nouveau de partout, Mala tombe, un genou à terre, les dents serrées. Associer ses pouvoirs de vampirisation à ceux de transformation de l'énergie était dangereux. Tout comme voler aussi ouvertement de la force magique malgré les menaces. Mais il en était de sa fierté d'Être Supérieur !

Le visage tourné vers le sol qu'il gratte lentement de ses mains gantées, Mala grogne aussi fort qu'il peut :

"C'est... ouvert... pour le moment... mais... ça ne..."

Sa voix s'éteint dans un souffle, ne lui permettant pas de terminer sa phrase. Peu habitué à son actuel état de faiblesse, Mala a trop forcé en torturant ses systèmes les plus complexes dans des limites de tolérances extrêmes. A un tel point que les protocoles de sécurité ont entamé un redémarrage complet des systèmes, le laissant sans défense comme il ne l'a que très rarement été depuis sa transformation.

Les doigts plantés dans le sol, un genou à terre, le terrible CharcuDoc est totalement immobile, désactivé...

Dans la muraille bleue, une ouverture aux bords mouvants et déchiquetés semble attendre... Combien de temps restera-t-elle ouverte ainsi ?